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L'épouse du Premier ministre israélien entendue par la police pour abus de biens publics

Sara Netanyahu, l'épouse du Premier ministre israélien, était entendue jeudi par la police sur des soupçons d'utilisation par le couple de fonds publics à des fins privées notamment l'achat de meubles de jardin, a constaté un photographe de l'AFP.

L'enquête, approuvée en juillet par le procureur général de l'Etat Yehouda Weinstein, porte sur des accusations d'utilisation de fonds publics par le couple Netanyahou pour leur villa personnelle, à Césarée à l'Ouest du pays. C'est l'ancien majordome Meni Naftali, licencié du bureau du Premier ministre, qui a mis en cause le couple.

Selon la presse, les investigations ont notamment recenscé un transfert de meubles de jardin dans la villa du couple et qui auraient été acquis avec des fonds publics et officiellement destinés à la résidence du Premier ministre à Jérusalem.

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Les Netanyahou auraient également eu recours à Avi Fahima, un électricien ami de la famille et ancien membre du Comité central du Likoud, le parti du Premier ministre, pour des réparations privées dans la villa aux frais du contribuable. L'électricien est également soupçonné d'avoir gonflé ses factures, selon les médias.

«Magouilles» financières et harcèlement moral

Une autre affaire au parfum de scandale porte sur les bouteilles consignées bues à la résidence du Premier ministre. Sara Netanyahou a été accusée d'avoir empoché entre 2009 et 2013 le produit de ces consignes alors que l'argent aurait dû revenir au Trésor public.

En 2013, le Premier ministre avait remboursé 1.000 dollars (921 euros) mais selon Meni Naftali, ces consignes auraient rapporté six fois plus.

L'épouse de Benyamin Netanyahou était par ailleurs apparue en octobre dernier devant le tribunal du travail de Jérusalem pour répondre aux accusations d'un autre ancien employé de la résidence du Premier ministre, qui réclame 500.000 shekels (environ 118.000 euros) au couple présidentiel en compensation du «mauvais traitement psychologique» qu'il dit avoir subi. 

Sara Netanyahou avait assuré bien traiter le personnel et avait clamer être victime d'un acharnement visant son chef d'état de mari à travers elle.

«Je suis devenue le punching-ball de tout le monde dans les médias. Personne n'échangerait sa place pour la mienne. Etre Sara Netanyahu, ce n'est pas amusant», avait-elle déclaré selon des propos rapportés par les médias. 

Flambe et corruption, un fléau au sein gouvernement israélien : le cas Ehud Olmert

Décidément, le gouvernement de l'Etat hébreu se heurtent fréquemment à ce genre de problème. Mardi, la cour suprême d'Israël a condamné définitivement l'ex-Premier ministre d'Israël (2006-2009) Ehud Olmert à 18 mois de prison ferme pour corruption, faisant de cette figure politique le premier ex-chef du gouvernement israélien à se retrouver derrière les barreaux.

En mai 2014, cet ancien avocat d'affaires de 70 ans, grand amateur de costumes chics et de cigares, avait été condamné en première instance à six ans de prison ferme pour deux chefs d'accusation de corruption.

Le premier chef est lié à un projet immobilier pharaonique à Jérusalem dont il fut maire de 1993 à 2003. Appelé le complexe Holyland, ce projet est un alignement de tours d'habitations qui dominent la Ville sainte. Colossale, il est vu par de nombreux Israéliens comme l'incarnation concrète de la corruption des élites. 

Mais les cinq juges de la cour suprême ont toutefois décidé d'acquitter Ehud Olmert d'avoir reçu 500.000 shekels (117.150 euros) de «pots-de-vin» pour permettre à des promoteurs, en sa qualité de maire, de contourner des obstacles légaux. L'ex-Premier ministre a ainsi vu le total de sa peine passer finalement de six ans ferme à 18 mois seulement.

L'autre chef d'accusation est lié aux comptes de campagne d'Ehud Olmert. En mai, l'ex-Premier ministre avait été condamné à huit mois de prison pour fraude et reconnu coupable d'avoir reçu des versements en liquide d'un homme d'affaires américain alors qu'il était ministre du Commerce et de l'Industrie.

Auparavant, Ehud Olmert Olmert devra de nouveau se présenter devant la cour suprême le 19 janvier pour un jugement en appel dans une autre affaire. Il devra se présenter le 15 février aux autorités afin d'entamer sa période de détention.

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