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Un roman sur une histoire d'amour judéo-arabe banni des programmes scolaires israéliens

Le ministère israélien de l’éducation a exclu des programmes des lycées du pays un roman qui décrit une romance entre une femme israélienne et un homme palestinien. Le livre constituerait une «menace pour l'identité juive».

Le livre de Dorit Rabinyan «Gader Haya» («barrière vivante» en hébreu) retrace l'histoire de Liat, une Israélienne de Tel-Aviv, qui rencontre Hilmi, un Palestinien vivant dans un village au nord de Ramallah, à New York où ils tombent amoureux. A leur retour, chacun doit revenir chez soi, mais malgré les difficultés posées par le regard des autres, ils arrivent à se créer un univers pour eux deux dans une région où les barrières, physiques et morales, entre communautés sont parfois très fortes.  

Ce roman a été banni au nom du besoin de maintenir «l’identité et l’héritage des étudiants», et de la croyance que «les relations intimes entre juifs et non-juifs menace l’identité distincte». La préoccupation selon laquelle «de jeunes adolescents n’ont pas une vision conceptuelle systémique qui inclus le maintien de l’identité des personnes et la signification de l’assimilation» a aussi été citée comme une raison du rejet de l'ouvrage.

Selon le Haaretz, le live a été refusé malgré le fait que le fonctionnaire en charge de l’apprentissage de la littérature dans les écoles laïques d’Etat, ainsi qu’un comité d’universitaires, aient recommandé d’ajouter le livre au programme d’études avancées, sur demande de plusieurs enseignants.

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Néanmoins, deux membres du ministère de l’Éducation, Eliraz Kraus, en chargé des études de «société et humanité», ainsi que Dalia Fenig, présidente par intérim du secrétariat pédagogique, se sont opposés à cette proposition.

«De nombreux parents qui ont des enfants dans le secteur public seront fermement opposé au fait que leur fils/fille n’étudie ce roman, et verront cela comme une attaque du contrat de confiance entre les parents et le système d’éducation» a expliqué Dalia Fenig. «Les relations intimes ainsi que l’institutionnalisation par le mariage et la formation d’une famille – même si cela n’arrive pas dans l’histoire – entre les juifs et les non-juifs est vu par de nombreuses communautés dans la société comme une menace pour l’identité distincte.

Un sondage paru l’année dernière dans le cadre d’une polémique sur l’union d’un couple judéo-arabe mettait en lumière que 75% des Israéliens juifs étaient hostiles aux mariages mixtes, contre 65% des arabes israéliens.

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