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Député jordanien, père d’un kamikaze : «Daesh vise des jeunes instruits sans formation patriotique»

Des recruteurs de Daesh opèrent dans des universités pour attirer de nouvelles recrues bien éduquées, a raconté à RT Mazen Dalaeen, qui a perdu son fils qui a rejoint Daesh. Le politique estime que l’éducation patriotique peut contrer l’islamisme.

Le député jordanien a révélé que son fils Muhammad a été recruté dans l’université de la ville ukrainienne de Kharkov, où il étudiait la médecine. Le jeune homme s’est radicalisé en quelques mois après avoir contacté des étudiants islamistes qui sont venus en Ukraine d’Azerbaïdjan, de Tchétchénie et de Tunisie.

«Les recruteurs disent que beaucoup de gens dans ce pays [Syrie] sont emprisonnés, même des femmes» et qu’ils veulent «libérer ces femmes» de l’oppression qu'elle subissent «de la part des Safavides (iraniens) et des chiites», explique Mazen Dalaeen.

Après la disparition de son fils de l’université, Mazen Dalaeen a pu reconstituer son trajet vers la Turquie, mais n’a pas pu retrouver son fils qui a été ramené en Syrie et forcé de devenir terroriste kamikaze trois mois après avoir rejoint les rangs de Daesh.

«J’ai noté que Daesh opère avec impunité en Turquie. On peut rejoindre le groupe djihadiste à tout moment, et il y a plein de volontaire», a déclaré Dalaeen, en ajoutant que les terroristes visent majoritairement de jeunes homme entre 15 et 25 ans.

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«L’organisation a des recruteurs partout dans le monde, […] qui viennent dans les universités encore et encore en espérant attirer de nouveaux partisans provenant de différents pays», a révélé le député jordanien à RT.

De son avis, l’Etat doit apprendre aux jeune le patriotisme, et le fait que «la Patrie a besoin de sécurité et de stabilité». C’est le manque de travail educatif au niveau du gouvernement qui mène à ce que les jeunes ne s’identifient pas à leur nation et finissent par rejoindre les organisations terroristes, estime Mazen Dalaeen.

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Selon le député, les jeunes, en particulier les étudiants doivent être autorisés à participer aux activités politiques et rejoindre des partis. «Si une personne n’adhère à aucune idée [politique], elle tend à être affectée par les idées d'organisations terroristes», a-t-il expliqué dans son interview.