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Nouvelles menaces de Trump à Maduro : «S’il joue dur, ce sera la dernière fois qu’il pourra jouer dur»

Sur fond d’opérations maritimes liées aux tensions entre Washington et Caracas, Donald Trump a tenu de nouveaux propos menaçants à l’égard de Nicolás Maduro, le mettant en garde contre toute tentative de «jouer dur». Il a également indiqué que les navires interceptés et leur cargaison de pétrole seraient gardés par les États-Unis.

Après plusieurs semaines de tensions croissantes entre les États-Unis et le Venezuela, le président Donald Trump a adressé une nouvelle mise en garde contre son homologue vénézuélien Nicolás Maduro.

S’exprimant devant la presse à Mar-a-Lago, Donald Trump a été interrogé sur la réaction du gouvernement Maduro aux récentes initiatives américaines dans la région caraïbe. Sa réponse n’a laissé aucune place à l’ambiguïté : « Il peut faire ce qu’il veut s’il veut faire quelque chose. S’il joue dur, ce sera la dernière fois qu’il pourra jouer dur ».

Les autorités américaines ont déjà pris pour cible au moins trois pétroliers dans les Caraïbes depuis le début du mois. Le 22 décembre, les garde-côtes américains ont tenté d’intercepter un autre navire en route vers le Venezuela. Celui-ci a refusé d’obtempérer et a pris la fuite. Toutefois, le chef de la Maison Blanche a assuré que ce pétrolier finirait par être intercepté par les forces américaines.

Le président américain a également affirmé que les deux navires déjà saisis, ainsi que près de quatre millions de barils de pétrole vénézuélien récupérés jusqu’à présent par les garde-côtes, resteraient sous contrôle américain : « Peut-être que nous vendrons [ce pétrole]. Peut-être que nous le garderons. Peut-être que nous l’utiliserons pour les réserves stratégiques. Nous le garderons. Les navires, nous les garderons aussi ».

De son côté, Nicolás Maduro a abordé ce sujet lors d’un discours diffusé à la télévision publique. Le président vénézuélien a estimé que son homologue américain ferait mieux de se concentrer sur les problèmes économiques et sociaux de son propre pays plutôt que de menacer Caracas, ajoutant que le monde se porterait mieux si Washington se consacrait à ses affaires internes.

Cette campagne contre le secteur pétrolier vénézuélien, pilier de l’économie du pays, s’inscrit dans un contexte de déploiement militaire américain massif dans la région. Officiellement, cette présence vise à lutter contre le trafic de drogue. Elle s’est traduite par plus de deux douzaines d’opérations contre des navires soupçonnés de trafic dans l’océan Pacifique et la mer des Caraïbes, à proximité du territoire vénézuélien.

La légalité de ces opérations est toutefois remise en cause par plusieurs observateurs, d’autant qu’elles auraient causé la mort de plus d’une centaine de personnes.

Le Venezuela nie toute implication dans le trafic de stupéfiants et accuse Washington de chercher à renverser Nicolás Maduro afin de mettre la main sur les immenses réserves pétrolières du pays, les plus importantes au monde. Caracas a également qualifié les saisies de navires opérées par les États-Unis d’actes de « piraterie internationale ».

Sur le plan diplomatique, la Russie et la Chine ont exprimé leur inquiétude face aux actions américaines. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a fait part de sa « profonde préoccupation » lors d’un entretien téléphonique avec son homologue vénézuélien Yvan Gil, mettant en garde contre les risques pour la stabilité régionale et la sécurité de la navigation internationale. Pékin a, de son côté, dénoncé ce qu’il considère comme une violation grave du droit international, rappelant son attachement aux principes de la Charte des Nations unies et au respect de la souveraineté des États.