Russie

Remilitarisation européenne : Moscou dénonce une peur fabriquée

La diplomatie russe a dénoncé une remilitarisation accélérée des pays européens, fondée sur une perception artificielle d’une «menace russe». Elle a, en parallèle, rejeté toute intention d’agression contre l’OTAN ou l’Union européenne, tout en se disant prête à fournir des garanties juridiques.

Les pays européens, sous couvert d’une menace russe présentée comme imminente, renforcent activement leur potentiel militaire, a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, lors d’un débat consacré à la sécurité mondiale sur la plateforme du club de discussion international Valdaï. « Cette obsession maladive des pays de l’Union européenne pour la chimère d’une prétendue attaque imminente de la Russie suscite une sérieuse préoccupation », a-t-il notamment indiqué.

D’après lui, plusieurs États européens ont lancé des programmes de remilitarisation à grande échelle, en soutenant l’idée que Moscou nourrirait des intentions agressives et se préparerait à envahir, dans les prochaines années, des pays membres de l’OTAN. « Aussi aberrant que cela puisse paraître mais cette obsession d’une guerre imminente est alimentée de façon malintentionnée par des appels — je cite à la lettre — à se préparer à une guerre d’ampleur semblable à celle à laquelle nos grands-pères ont participé. Du côté de la Russie, il est important de rappeler qu’à l’époque, l’attaque avait été préparée de façon planifiée et finalement menée contre notre pays et non l’inverse », a-t-il affirmé.

Il a tenu à souligner que la Russie n’a nullement l’intention d’attaquer les pays de l’OTAN ou de l’Union européenne, qu’elle ne poursuit aucun objectif de conquête que certains lui attribuent et qu’elle est prête à formaliser cet engagement juridiquement dans le cadre d’un règlement du conflit en Ukraine, « sur la base du principe d’une sécurité égale et indivisible ».

La Russie attend davantage de clarté de la part des États-Unis

Le vice-ministre russe des Affaires étrangères a également indiqué que la Russie conservait d’importantes interrogations à l’égard des États-Unis, notamment sur les modalités d’un règlement du conflit en Ukraine.

Il a néanmoins reconnu que l’administration du président Donald Trump avait amorcé une évolution qu’il juge plus réaliste, en admettant que l’expansion continue de l’OTAN figurait parmi les causes structurelles de la crise. Cette inflexion, a-t-il souligné, ne lève toutefois pas l’ensemble des désaccords persistants entre Moscou et Washington sur le dossier ukrainien.