« Protéger, reloger, reconstruire ». Ce 25 novembre, sur le plateau de BFMTV-RMC, le ministre français en charge du logement, Vincent Jeanbrun, a détaillé la nouvelle circulaire adressée aux préfets qui vise à faciliter l'hébergement des femmes victimes de violences.
« Il y a une urgence absolue », a-t-il estimé, évoquant une « semaine noire » avec le meurtre de cinq femmes « rien que la semaine dernière » et précisant que la fameuse circulaire « part aujourd’hui ». Une annonce faite à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes.
152 femmes tuées en France depuis le début de l’année, « c’est déjà énormément plus que l’année dernière », a alerté Mélanie Bertrand, grand reporter Police-justice de BFMTV. « On en était en 2024 à 107 femmes tuées », a-t-elle précisé en soulignant que ce macabre bilan était déjà en hausse de 11% par rapport à 2023. « C’est une femme, tous les trois jours, qui meurt sous les coups de son conjoint ou de son ex-conjoint », a vulgarisé la journaliste.
ONU : 50 000 femmes « tuées dans la sphère privée » en 2024
Un chiffre qui dans le monde monte à 137, par jour, soit une toutes les dix minutes, d’après un rapport d'ONU Femmes et de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime publié à l'occasion de cette journée internationale. Si le chiffre total des victimes estimées est en baisse par rapport à 2023 (où le nombre de féminicides était estimé à 51 100), ses auteurs regrettent le manque de « véritable progrès » effectué dans la lutte contre ces violences qui auraient couté la vie à 50 000 femmes et filles en 2024, « tuées dans la sphère privée ».
Ce rapport attribue un carton rouge à l'Afrique qui, malgré une « certaine incertitude en raison du manque de données disponibles dans la région [...] continue d’enregistrer le plus grand nombre de victimes de féminicides commis par un partenaire intime ou un membre de la famille, compte tenu de sa population féminine ». Selon cette même source, ce sont ainsi 22 600 femmes et filles qui ont été tués par un conjoint ou un membre de la famille, en Afrique l'année dernière.
Particularité de l’année 2024 en France, selon Mélanie Bertrand, « on constate un pic chez les seniors, chez les plus de 70 ans ». La journaliste de la chaîne privée a également évoqué le rapport de deux magistrats, remis ce 25 novembre au Garde des sceaux Gérald Darmanin, qui propose de renforcer la lutte contre les violences conjugales et intrafamiliales via la mise en place d'un « juge des VIF [violences intrafamiliales, ndlr.]» dans les tribunaux, ainsi que de mieux prendre en compte les enfants, 390 000 d’entre eux ayant possiblement été victime de violences au sein de leur foyer en 2024.