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Vucic est-il mêlé au scandale du «safari humain» ? Belgrade accuse les médias de manipulation politique

Le ministère des Affaires étrangères de Serbie a fermement rejeté les récentes publications de certains médias occidentaux affirmant que le président Aleksandar Vucic aurait participé à un prétendu «safari de snipers» à Sarajevo. Dans un communiqué, le ministère a qualifié ces allégations d’infondées, destinées à miner la réputation de la Serbie.

Le journaliste d'investigation croate Domagoj Margetiс a déposé plainte auprès du parquet de Milan contre le président serbe Aleksandar Vuсiс pour son implication présumée dans le « safari de Sarajevo », au cours duquel des gens riches venus de pays européens se rendaient dans la capitale bosniaque pour tuer des civils pendant le siège de la ville dans les années 1990, a rapporté le Daily Mail le 20 novembre.

Ainsi, le journaliste a publié sur ses réseaux sociaux des « preuves » supposées de la présence du dirigeant serbe à l'un des postes militaires de Sarajevo, d'où, selon des sources, des citoyens étrangers et des unités ultranationalistes serbes tiraient sur les habitants de la ville assiégée. Domagoj Margetic a notamment publié une vidéo datant de 1993 dans laquelle, selon lui, Aleksandar Vucic tient un fusil parmi des hommes armés. Le Daily Mail a toutefois noté que le président serbe avait rejeté ces accusations et déclaré que l'objet qu'il tenait dans la vidéo était un parapluie et non une arme.

Le journaliste croate assure également que le leader serbe avait été « volontaire » pendant la guerre à Sarajevo en 1992 et 1993. À titre de preuve, il cite un extrait d'une interview prétendue de Vucic accordée au magazine serbe Duga en 1994, dans laquelle celui-ci aurait déclaré qu'après le début de la guerre, il s'était rendu à Sarajevo et s'était engagé comme volontaire.

Les accusations contre Vucic relèvent de la « manipulation politique », affirme le ministère serbe des Affaires étrangères

Le ministère serbe des Affaires étrangères a dénoncé les « allégations » à l'encontre du président serbe, les qualifiant de « nouvel exemple de diffusion coordonnée de désinformation visant à nuire à la réputation de la Serbie et de ses institutions suprêmes ». Le communiqué a également qualifié ces accusations d'atteinte à la dignité des victimes de ces événements.

« Il est particulièrement inquiétant que les sujets de la période la plus tragique de l’histoire moderne des Balkans soient à nouveau utilisés à des fins de manipulation politique, envenimant les tensions et contribuant à la déstabilisation de notre région », a souligné le ministère serbe des Affaires étrangères, ajoutant que de telles campagnes créaient intentionnellement une image déformée et hostile de la République de Serbie dans le but évident d'affaiblir son autorité internationale et de compromettre le gouvernement de l'État.  

Le 10 novembre, le parquet de Milan a ouvert une enquête sur des informations de l’écrivain milanais Ezio Gavazzeni, selon lesquelles des groupes d'Européens riches auraient acheté des voyages à Sarajevo, en Bosnie-Herzégovine, pour tirer sur des civils pendant le siège de quatre ans de la ville dans les années 1990. Ces voyages auraient été achetés par des Allemands, des Français, des Anglais et d’autres personnes des pays occidentaux, qui auraient payé une somme équivalente à 80 000 à 100 000 euros actuels pour participer à l'exécution de civils.