La Commission européenne a proposé un plan visant à créer d'ici 2027 un « Schengen militaire » qui permettra de déplacer rapidement des troupes et du matériel militaire sur tout le territoire européen, selon un communiqué publié le 19 novembre sur le site de la Commission. La mise en œuvre de cette initiative devrait se faire à l'aide d'un « paquet mobilité militaire ».
Ce paquet comprend notamment la création d'un Système de réponse renforcée de la mobilité militaire européenne pour accélérer les procédures et donner un accès prioritaire aux infrastructures, la modernisation des principaux corridors militaires de l'UE vers des infrastructures à double usage, ainsi que l'introduction de nouvelles règles et procédures pour les déplacements transfrontaliers des militaires, qui permettront de réduire le temps de déplacement des troupes de l'ouest vers l'est, c'est-à-dire vers les frontières russes, de trois à cinq jours.
Le coût de cette initiative est considérable. Selon le commissaire européen chargé des Transports, Apostolos Tzitzikostas, les pays européens auront besoin d'environ 100 milliards d'euros pour mettre en œuvre ce projet, dont le plan sera examiné par le Conseil et le Parlement européen.
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Le Financial Times a indiqué le 18 novembre que les ponts en ruine et les « labyrinthes bureaucratiques » restaient des obstacles majeurs au déplacement des forces et des moyens militaires en Europe. Le journal britannique a notamment rappelé qu'en 2022, la France n'avait pas pu envoyer de chars en Roumanie par la route terrestre la plus courte via l'Allemagne et avait dû les transporter par la mer Méditerranée.
Selon le FT, le nombre exact de soldats qui pourraient être déployés à la frontière avec la Russie n'est pas connu. Cependant, d’après les analystes, les États-Unis, le Canada et le Royaume-Uni pourraient déployer près de 200 000 militaires, environ 1 500 chars et plus de 2 500 autres véhicules blindés à travers l'Europe continentale.
En juillet dernier, Apostolos Tzitzikostas a déjà signalé l'inadéquation des infrastructures routières européennes en déclarant : « Nous avons de vieux ponts à moderniser. Nous avons des ponts étroits à élargir. Et nous avons des ponts inexistants à construire ». La Commission européenne prévoyait alors d'investir 17 milliards d'euros dans la mobilité militaire routière.
L'Europe justifie sa militarisation active par la soi-disant « menace russe », augmentant ainsi ses dépenses militaires. Dans le même temps, Moscou a rejeté à plusieurs reprises les déclarations concernant une éventuelle attaque de la Russie contre les pays de l'OTAN. Le Kremlin a souligné qu'un tel conflit serait absurde et que l'Union européenne utilisait la « menace russe » comme prétexte pour alimenter la peur afin de justifier des dépenses d'armement massives.