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Le Pentagone refuse de partager avec la Russie ses informations sur Daesh à cause de Bachar el-Assad

Washington a encore une fois montré la négligence avec laquelle sont traitées les propositions russes en matière de coopération dans la lutte contre Daesh, Moscou ne partageant pas la position américaine sur le futur de Bachar el-Assad.

Depuis le début de l’opération aérienne russe en Syrie, Moscou propose à la coalition international de la lutte contre Daesh menée par les Etats-Unis d’échanger des données de renseignement sur les positions des terroristes. Malgré tous les efforts russes, Washington continue de refuser une telle coopération.

«Nous n’allons pas coopérer avec Moscou dans la lutte contre Daesh en Syrie avant que le gouvernement russe ne change sa stratégie de soutien à Bachar el-Assad», a déclaré la porte-parole de la Défense américaine Michelle Baldanza.

Moscou insiste sur le fait que seul le peuple syrien a le droit de décider qui sera son président, estimant qu'aucun pays étranger ne peut intervenir dans les affaires intérieures du pays sans autorisation du gouvernement de ce pays.

De plus, la Russie possède des preuves indiquant que les troupes gouvernementales syriennes sont les principaux acteurs de la lutte contre Daesh au sol. Depuis le 30 septembre, Moscou les aide à reconquérir les territoires spoliés par les terroristes de Daesh et autres groupes djihadistes. 

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Dans le même temps, la Russie a également apporté son soutien aux militants de l’opposition modérée syrienne, notamment à l’Armée syrienne libre, en leur fournissant un soutien aérien à leur demande, lors d'opérations contre les djihadistes. 

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Washington et ses alliés au Moyen-Orient sont persuadés que le président syrien élu lors d'élections démocratiques doit partir car c’est la «seule voie pour démarrer un processus politique» dans un pays déchiré par la guerre.

Pourtant, Washington a récemment fléchi sa position. Même si le gouvernement américain continue d’insister sur l’illégitimité de l'actuel président syrien, il plaide désormais en faveur de négociations entre le gouvernement et l’opposition syrienne en ajoutant qu'Assad peut «jouer un certain rôle» lors de la période de transition.

La semaine dernière, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté à l’unanimité la résolution pour un plan de paix en Syrie d’après lequel les négociations entre le gouvernement syrien et l’opposition débuteraient à la mi-janvier.