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«Nous sommes un pays émergent vis-à-vis de la Chine» : Louis Gallois plaide pour un soutien industriel européen

Invité de BFMTV, l'ancien patron d’Airbus, de la SNCF et de Safran, Louis Gallois alerte sur l’urgence de renforcer l’industrie européenne et française. Selon lui, après avoir aidé la Chine à se développer il y a vingt ans, l’Europe doit aujourd’hui réclamer une réciprocité dans les échanges commerciaux et technologiques.

Invité de l’émission 18/19 sur BFM Business le 21 octobre, Louis Gallois a dressé un constat préoccupant de l’industrie européenne et française. « Nous sommes dans la zone de croissance la plus faible du monde », a-t-il affirmé, pointant un échec dans l’innovation, la technologie et un faible poids commercial face aux États-Unis et à la Chine. 

L’ancien dirigeant a dénoncé l’excès de réglementation et le manque de visibilité pour les entreprises, qui freinent la réindustrialisation. « 50 % des PME françaises hésitent à investir dans les nouvelles technologies car elles ignorent ce que sera l’environnement dans trois ans », a-t-il souligné, contre 4 % en Allemagne et 0 % en Italie.

Pour une réciprocité avec la Chine

Pour Gallois, la politique industrielle doit être clarifiée et soutenue par un « pacte productif » européen. Il plaide pour une réciprocité avec la Chine : « Quand j’essayais de vendre des avions en Chine, il fallait coopérer avec les entreprises locales. Aujourd’hui, nous sommes un pays émergent vis-à-vis de la Chine et il faut exiger la même approche pour nos industries ».

L’ancien patron de PSA a également critiqué certaines décisions de l’Union européenne, notamment l’interdiction des voitures thermiques à partir de 2035, qu’il juge prise sans étude d’impact et favorable à la concurrence chinoise. Il a insisté sur l’importance des aides à la recherche et de la stabilité fiscale pour maintenir l’effort industriel français.

Enfin, Gallois a appelé à redonner aux jeunes le goût de l’industrie et de la production, et à mieux valoriser les métiers techniques et l’innovation : « Il faut que les Français aient envie d’industrie et comprennent la beauté de produire ».