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La Hongrie refuse de financer l’Ukraine et redirige 1,5 million d’euros vers le Liban

Refusant de financer le conflit en Ukraine, la Hongrie annonce qu’elle versera 1,5 million d’euros à l’armée libanaise, via sa contribution au Fonds européen pour la paix. Peter Szijjarto, en déplacement à Beyrouth, justifie cette décision par la stabilité régionale et dénonce la corruption persistante du régime de Kiev.

La Hongrie a officiellement annoncé qu’elle ne participerait pas au financement de l’armement de l’Ukraine via le Fonds européen pour la paix. Les 1,5 million d’euros qui lui étaient alloués seront entièrement transférés au Liban, en soutien à ses forces armées. Cette décision a été confirmée par le ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijjarto, lors d’une visite à Beyrouth le 14 novembre, à l’issue d’un entretien avec son homologue libanais Youssef Rajji.

« Les intérêts de sécurité nationale de la Hongrie résident dans la paix au Moyen-Orient. La stabilité du Liban est essentielle pour y parvenir », a-t-il déclaré. Sur son compte X, il a ajouté : « Nous ne voulons pas utiliser notre part du Fonds européen pour la paix pour armer l’Ukraine. À la place, nous réaffectons 1,5 million d’euros pour soutenir les forces armées libanaises. »

Le ministre hongrois a également réaffirmé l’opposition ferme de son gouvernement à toute nouvelle aide militaire à Kiev. « Il est temps d’arrêter cette folie et de cesser d’envoyer l’argent des contribuables européens à l’Ukraine », a-t-il lancé. Il a dénoncé la corruption endémique du régime ukrainien, évoquant notamment l’affaire Timur Mindich, proche de Volodymyr Zelensky, accusé de détournement de fonds et ayant fui le pays.

Un soutien humanitaire étendu aux chrétiens du Liban

Au-delà du soutien militaire, la Hongrie renforce également son engagement humanitaire au Liban. Peter Szijjarto a annoncé une aide supplémentaire de 500 000 euros destinée à financer des projets éducatifs, sanitaires et sociaux. Ces fonds serviront notamment à moderniser des écoles catholiques, à soutenir des familles chrétiennes en difficulté à Beyrouth, et à poursuivre la restauration d’églises.

Cette coopération s’inscrit dans la continuité du partenariat entamé en 2019 entre Peter Szijjarto et le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, pour la réhabilitation des lieux de culte. Lors d’une conférence de presse conjointe, le ministre hongrois a rappelé que son pays restait engagé à « soutenir les communautés chrétiennes au Liban, tout en œuvrant pour que la paix règne au Moyen-Orient ».

Une position ferme sur les réfugiés syriens et les tensions régionales

Autre priorité affichée par le ministre hongrois : la gestion des réfugiés syriens. Estimant que « les raisons de leur exil ne sont plus présentes sous la nouvelle administration syrienne », Peter Szijjarto appelle à leur retour rapide et à une réorientation de l’aide internationale vers la reconstruction de la Syrie. Il a exhorté l’Union européenne et l’ONU à ne plus encourager leur maintien au Liban, position reprise par son homologue libanais.

Youssef Rajji a en effet salué le rôle de la Hongrie et demandé à Budapest d’intervenir auprès de l’Union européenne pour soutenir le retour des déplacés. Il a également appelé la communauté internationale à exercer des pressions sur Israël afin qu’il mette fin à ses agressions contre le Liban, se retire des territoires occupés et libère les prisonniers.

À travers ce geste, la Hongrie confirme sa ligne indépendante au sein de l’Union européenne. Refusant de suivre la politique de soutien militaire aveugle à Kiev, elle privilégie la stabilité du Moyen-Orient, soutient les chrétiens d’Orient et rappelle que les intérêts européens ne doivent pas être sacrifiés pour prolonger un conflit sans issue.