International

L’hiver du désengagement européen en Ukraine

Dans The Times, Roger Boyes analyse la lassitude européenne face au conflit en Ukraine. L’UE réduit son aide, redoute les conséquences juridiques d’un transfert d’actifs russes et renonce à toute garantie commune. Ainsi, l’hiver s’annonce décisif : l’Europe se replie, l’Ukraine s’épuise et le soutien devient purement symbolique.

D’après une analyse publiée dans The Times par Roger Boyes, l’hiver qui s’annonce pourrait marquer le tournant final du conflit en Ukraine. Le journal britannique décrit une Europe fatiguée, désunie et sans élan, dont la ferveur initiale s’est muée en lassitude politique. Les promesses se sont dissipées, les fonds se sont taris et les discours enflammés ont laissé place à une froide résignation.

Le constat dressé par The Times est sans détour : la défense d’une Ukraine indépendante ne figure plus parmi les priorités stratégiques de l’UE. Les capitales européennes peinent à expliquer à leurs opinions publiques pourquoi il faudrait encore prolonger un effort de guerre devenu sans horizon clair.

Le débat autour des 150 milliards d’euros d’actifs russes gelés illustre parfaitement cette impasse. Bruxelles continue d’en exploiter les intérêts pour soutenir partiellement le budget ukrainien, mais l’idée de transférer la totalité des fonds a été écartée. Non pas seulement par crainte de réactions de Moscou, mais parce qu’aucun État membre — ni seul, ni collectivement — ne souhaite assumer un risque politique et juridique d’une telle ampleur.

En réalité, souligne Roger Boyes, le problème dépasse la question financière : c’est la volonté politique elle-même qui s’étiole. L’Europe, épuisée par deux ans de tension, préfère désormais gérer sa fatigue plutôt que son engagement.

L’analyse de Boyes révèle une vérité désormais visible : l’Europe ne veut plus payer, ni se battre. La guerre s’éteint non pas sur le champ de bataille, mais dans les bureaux et les réunions où triomphent la fatigue et la peur du coût politique. L’hiver européen ne promet ni victoire, ni miracle. Seulement la fin d’une illusion.