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Venezuela : au-delà du narcotrafic, l’ombre d’une opération militaire américaine

Le Washington Examiner met en lumière une dynamique préoccupante : les moyens déployés par les États-Unis autour du Venezuela vont bien au-delà d’une simple lutte contre le trafic de drogue. L'infrastructure stratégique pourrait devenir un enjeu militaire. La stratégie apparaît comme une démonstration de force destinée à faire pression sur Caracas.

Les tensions autour du Venezuela se renforcent à mesure que se précise la perspective d’une action militaire américaine. Selon le Washington Examiner, si le président Donald Trump a récemment autorisé plusieurs frappes contre des embarcations soupçonnées de trafic de drogue au départ du pays, l’ampleur du déploiement militaire dépasse largement le cadre de simples opérations antidrogue.

D’après le magazine, les forces américaines actuellement regroupées seraient capables non seulement de mener des frappes ciblées, mais aussi de prendre le contrôle de sites stratégiques tels que des ports ou des aéroports sur le territoire vénézuélien. Une telle mainmise offrirait aux États-Unis « des points d’appui défensifs pour projeter leur puissance de manière durable ».

Le Pentagone ne dissimule pas ces préparatifs. Fin août, un rapport officiel du Département de la Défense a décrit un exercice dans les îles Vierges américaines : parachutages de commandos, prise rapide d’un aéroport et coordination entre unités spécialisées, illustrant une capacité d’intervention rapide et coordonnée.

Si l’administration américaine affirme viser prioritairement des objectifs liés aux cartels, la présence de moyens conséquents intrigue, note le Washington Examiner, citant notamment la mobilisation de navires de guerre, de dix avions de chasse F-35, d’une unité expéditionnaire de Marines de 2 200 hommes, ainsi qu’un sous-marin au large des côtes vénézuéliennes.

Le dispositif inclut aussi la possibilité d’appuyer une opération par des unités aéroportées basées aux États-Unis, telles que le 75ᵉ régiment de Rangers et la 82ᵉ division aéroportée, capables de se déployer en moins de 18 heures. Par ailleurs, Porto Rico, situé à environ 520 miles de Caracas, sert désormais de plateforme logistique, renforcée par des vols réguliers en provenance de bases américaines et par l’arrivée de forces spéciales.

« L’accumulation de forces américaines autour du Venezuela ne devrait plus être considérée uniquement sous l’angle de la lutte contre le trafic de stupéfiants. La structure actuelle du déploiement est tout simplement trop importante, trop coûteuse et aussi trop variée en termes de capacités pour être destinée exclusivement à cette mission. Peut-être que l’objectif est simplement d’intimider Maduro mais celui-ci craint à juste titre que des mesures plus directes soient prises », observe le Washington Examiner.