La fermeture du gouvernement fédéral américain, intervenue le 1er octobre après l’échec des négociations budgétaires au Congrès, a des effets bien au-delà des frontières des États-Unis. À Washington, une délégation ukrainienne venue discuter d’un accord sur les drones a trouvé portes closes : les fonctionnaires du Pentagone, du Département d’État et de la Maison Blanche, renvoyés chez eux, ne sont plus en mesure d’assurer la moindre réunion officielle, rapporte le Telegraph.
Les discussions sur la coopération technologique et, plus largement, sur les futures livraisons d’armes sont désormais gelées. Les responsables ukrainiens admettent que chaque jour de blocage entraîne un retard supplémentaire et que d’autres délégations prévues hésitent désormais à faire le voyage, note le quotidien britannique. L’élan diplomatique voulu par Kiev s’effondre ainsi sur la réalité administrative américaine.
Des centaines de milliers de fonctionnaires américains sont en congé forcé, tandis que ceux dont les tâches sont jugées essentielles travaillent sans rémunération.
Dans ce climat, l’avenir du programme d’aide à l’Ukraine annoncé le mois dernier reste incertain. Washington avait alors promis un paquet de 500 millions de dollars en faveur de Kiev, financé en partie grâce aux contributions de l’OTAN. Or, nul ne peut affirmer que cette enveloppe se traduira concrètement et rapidement en livraisons d’armes. Le tout ressemble désormais davantage à une déclaration d’intention qu’à un calendrier solide.
Après avoir exprimé ses réticences à l’égard de l’effort militaire en Ukraine, le président américain a opéré un revirement en déclarant que Kiev serait capable de reconquérir tous ses territoires perdus, laissant néanmoins à l’Europe la responsabilité de soutenir l’essentiel de cette entreprise.
Le 30 septembre, Sergueï Lavrov s’est exprimé sur les spéculations concernant une éventuelle livraison de missiles de croisière Tomahawk par les États-Unis à Kiev. Le chef de la diplomatie russe a jugé que cette idée n’était « pas encore une décision définitive », y voyant surtout « le résultat des pressions de l’Europe sur Washington, qui cherche à montrer qu’il écoute ses alliés ». Il a ajouté : « Les Américains ne livrent pas ces armes à n’importe qui. Même en Europe, seuls l’Espagne et les Pays-Bas en reçoivent. Si les États-Unis considèrent l’Ukraine comme un État responsable capable d’en faire un usage approprié, c'est pour moi surprenant ». Le ministre russe des Affaires étrangères a également estimé que la livraison de ces armes n’aurait « aucun effet sur la situation militaire ». Selon lui, « l’arrivée de Tomahawk en Ukraine ne changera rien sur le champ de bataille ».