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«Simple d’esprit» : l’ambassadeur algérien au Liban limogé pour des propos sur Trump

Kamel Bouchama a été démis de ses fonctions d’ambassadeur d’Algérie à Beyrouth pour avoir insulté Trump («cowboy», «simple d’esprit») lors d’une conférence. Alger juge ces propos personnels et hors cadre diplomatique, marquant un rare limogeage officiel sans communiqué, dans un contexte tendu lié à Gaza.

L’ambassadeur d’Algérie à Beyrouth, Kamel Bouchama, a été relevé de ses fonctions le 1er octobre, à la suite de déclarations controversées contre Donald Trump, captées lors d’une conférence culturelle à Beyrouth la semaine précédente, selon TSA Algérie et d’autres médias.

Lors de l’événement « Liban et Algérie : histoire rayonnante et présent lumineux », le diplomate algérien a qualifié l’ancien président américain de « cowboy » et de « simple d’esprit », suggérant qu’il méritait un « asile de fous », dans un contexte de commentaires sur la guerre à Gaza déclenchée le 7 octobre 2023.

Ces propos, jugés personnels et hors du cadre diplomatique par Alger, ont provoqué une réaction rare : le gouvernement algérien n’a pas émis de communiqué officiel, laissant les sources officieuses confirmer la décision. Cette destitution marque un tournant pour Kamel Bouchama, nommé ambassadeur au Liban en février 2025 et agréé à Chypre en mai, après un passage en Syrie interrompu par la chute d’Assad en décembre 2024.

Un silence diplomatique qui alimente les spéculations

Ancien ministre (1984-1988) et sénateur depuis 2023, sa carrière diplomatique s’achève abruptement, les autorités algériennes estimant qu’il a trahi les « constantes et valeurs » de la diplomatie nationale. L’incident, survenu dans un climat tendu entre Alger et les puissances occidentales, notamment sur la question palestinienne, reflète une volonté de contrôler le discours officiel.

La séquence, devenue virale, n’a pas suscité de réaction officielle libanaise, laissant planer un silence diplomatique. Ce limogeage intervient alors que l’Algérie navigue dans un contexte régional complexe, avec des relations tendues avec la France et une position ferme sur Gaza, alignée avec les pays arabes critiques du plan Trump modifié par Netanyahou.

L’absence de communiqué officiel d’Alger pourrait indiquer une gestion interne discrète, mais l’épisode risque d’alimenter les spéculations. Kamel Bouchama, figure expérimentée, quitte ainsi la scène diplomatique dans un climat de controverse, laissant un vide à Beyrouth et à Chypre, où ses successeurs devront gérer des dossiers sensibles.