« Le président Trump a déclaré que l’Ukraine pourrait, avec le soutien de l’Union européenne, récupérer l’intégralité de son territoire. Cet optimisme surprenant cache l’annonce d’une réduction de la participation américaine et d’une remise de la responsabilité de la fin de cette guerre sur l’Europe. Mieux vaut la vérité que des illusions », a écrit sur X le Premier ministre polonais Donald Tusk.
Le ton adopté par la Maison Blanche à propos de l’Ukraine suscite des inquiétudes dans plusieurs capitales européennes ces derniers jours. Selon des informations du Financial Times, certains responsables redoutent que Donald Trump ne cherche à faire porter aux Européens la responsabilité d’un éventuel revers militaire de Kiev. Le président américain pourrait, d’après ces sources, présenter tout manque de résultats ou de financements comme une défaillance de l’Union européenne plutôt que de Washington.
Le quotidien britannique souligne en particulier une déclaration du chef d'État sur Truth Social, où il a affirmé que l’Ukraine pourrait reconquérir ses territoires « avec l’aide de l’UE ». Ces propos ont provoqué des réactions contrastées au sein des institutions européennes : certains y voient une ouverture politique, tandis que d’autres y perçoivent une tentative de déléguer à Bruxelles le poids du conflit militaire.
Toujours selon le Financial Times, le président américain est conscient que cette attente risque d’être difficile à satisfaire pour les pays européens, dont les marges de manœuvre restent limitées face aux besoins militaires et financiers de l’Ukraine.
Le 23 septembre, lors d'une rencontre avec Volodymyr Zelensky en marge de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, Donald Trump a déclaré que le conflit en Ukraine ne serait pas près de se terminer, car la Russie dispose d'une grande force militaire. Plus tard, il s'est toutefois exprimé sur la puissance militaire de Moscou, affirmant qu'elle menait depuis trois ans et demi une lutte qui, avec une telle force, aurait pris fin en une semaine, qualifiant ainsi la Russie de « tigre de papier ».
Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a réfuté les affirmations du président américain, déclarant que la Russie ressemblait davantage à un véritable ours et qu'il n'existait pas d'« ours de papier ». Dans une interview accordée à RBK, il a indiqué que les forces armées russes avançaient très prudemment dans la zone de l'opération militaire spéciale afin de minimiser les pertes.