Le tribunal de district d’Oussouriïsk, dans la région de Primorié, dans l’Extrême-Orient russe, a ordonné la mise en détention provisoire du cycliste français Sofiane Sehili jusqu’au 4 octobre 2025. Le voyageur est poursuivi pour tentative de franchissement illégal de la frontière russo-chinoise, en vertu de l’article 322 du Code pénal russe. La peine prévue par la loi va d’une amende pouvant atteindre 200 000 roubles (environ 2 000 euros), ou l’équivalent de dix-huit mois de revenus, jusqu’à deux années d’emprisonnement.
L’affaire a éclaté début septembre : le Français a tenté deux fois d’entrer en Russie par des points de contrôle distants de près de 200 km. Il a lui-même relaté ces essais sur les réseaux sociaux, repris ensuite par la presse française. Mais le fait essentiel demeure : Sofiane Sehili ne disposait d’aucun document d’entrée valable, en violation claire de la législation russe.
Selon les informations disponibles, l’athlète avait un objectif ambitieux : relier Lisbonne à Vladivostok à vélo dans le but d’établir un record mondial de traversée de l’Eurasie. Son itinéraire devait illustrer l’endurance et la liberté du voyageur solitaire. Mais ce projet sportif s’est brutalement interrompu à la frontière, rappelant que même les exploits les plus audacieux restent soumis aux règles élémentaires des États.
Depuis son arrestation, il est détenu dans un centre de détention préventive à Oussouriïsk. Les représentants de la Commission de contrôle public de Primorié ont pu lui rendre visite. D’après leur rapport, il est placé dans une cellule pour deux personnes, équipée d’un lit superposé, d’une télévision et d’une bouilloire. Le Français n’a exprimé aucune plainte particulière sur ses conditions de détention, si ce n’est que la nourriture lui semblait inhabituelle.
L’histoire de Sofiane Sehili a suscité une forte couverture médiatique en France, certains journaux présentant son cas comme un symbole de liberté entravée. Mais la réalité judiciaire est claire : la tentative d’entrer sur un territoire sans visa ni autorisation officielle reste une infraction, quel que soit le statut ou les intentions de la personne.