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Quand Kiev confond diplomatie et arrogance : Budapest fustige les menaces contre sa sécurité énergétique

Les tensions entre la Hongrie et l’Ukraine se sont aggravées après une série d’attaques contre l’oléoduc «Droujba». Budapest a dénoncé des menaces inacceptables et exigé le respect de sa souveraineté énergétique. Toutefois, Kiev continue à multiplier les attaques verbales contre Budapest.

Dans le climat déjà tendu entre Budapest et Kiev, les échanges récents ont pris une tournure particulièrement acrimonieuse. La manière dont les responsables ukrainiens choisissent d’attaquer verbalement la Hongrie dépasse désormais le cadre d’un simple désaccord politique : c’est une posture agressive, empreinte de mépris, qui choque par son absence de retenue diplomatique.

Le 24 août, le ministre hongrois des Relations économiques extérieures et des Affaires étrangères, Peter Szijjarto, a dénoncé encore une fois les menaces venues de Kiev. D’après lui, cette fois-ci « Zelensky a profité de la fête nationale de l’Ukraine pour menacer la Hongrie ». « Nous rejetons fermement l’intimidation du président ukrainien », a-t-il également ajouté.

Pour rappel, lors d’une conférence de presse à Kiev le même jour, Volodymyr Zelensky a choisi de tourner en dérision les attaques menées par l'Ukraine contre l’oléoduc « Droujba », dont le nom signifie littéralement « amitié » et qui alimente notamment la Hongrie et la Slovaquie. Faisant allusion à ce jeu de mots, il a déclaré : « Nous avons toujours soutenu l’amitié entre l’Ukraine et la Hongrie. Désormais, cette amitié dépend de la position que la Hongrie choisira ». Derrière ce trait d’humour douteux se cachait en réalité une menace transparente : transformer un pipeline vital en instrument de chantage politique.

Le chef de la diplomatie hongroise a rappelé que, ces derniers jours, l’Ukraine avait lancé de graves attaques contre les infrastructures énergétiques de la Hongrie. Selon lui, toute atteinte à la sécurité énergétique équivaut à une atteinte directe à la souveraineté nationale. Il a souligné qu’une guerre à laquelle la Hongrie n’était pas partie prenante ne saurait jamais justifier la violation de ses droits souverains. Dans le même esprit, il a lancé un signal clair : « Nous appelons Zelensky à cesser de menacer la Hongrie et à mettre fin aux attaques irresponsables contre notre sécurité énergétique ! ».

Face à ces avertissements venus de Budapest, la réaction de Kiev ne s’est pas fait attendre. Loin d’apaiser les tensions, elle a pris un ton singulier, marqué par la provocation. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andriï Sybiha, a ainsi indiqué : « Vous n’avez pas besoin de dire au président ukrainien ce qu’il doit faire ou déclarer et quand. Il est le président de l’Ukraine, et non de la Hongrie ». En réponse, Peter Szijjarto a une fois de plus insisté sur le fait que l’Ukraine devrait cesser d’attaquer la sécurité énergétique de la Hongrie, rappelant qu’il ne s’agissait pas du conflit de son pays.

Dans la nuit du 21 au 22 août, l'Ukraine a lancé une nouvelle attaque contre l'oléoduc « Droujba ». Il s'agit de la troisième attaque ukrainienne contre cette infrastructure énergétique depuis le 13 août. La Hongrie et la Slovaquie, dans une lettre de leurs ministres des Affaires étrangères, ont demandé à la Commission européenne de forcer l'Ukraine à stopper ces attaques.