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WSJ : Washington a bloqué les frappes ukrainiennes avec des missiles longue portée contre la Russie

Depuis le printemps, un système interne du Pentagone encadre l’usage des armes à longue portée par Kiev contre Moscou. Ce dispositif, confié à Pete Hegseth, limite l’emploi des ATACMS et de missiles européens dépendants des États-Unis. Selon le WSJ, cette mesure vise à contenir l’escalade tout en laissant ouverte la voie diplomatique.

Le Wall Street Journal (WSJ) a révélé que, depuis plusieurs mois, le Pentagone empêchait l’Ukraine d’utiliser les missiles américains à longue portée pour viser la Russie. D’après le quotidien américain, une procédure d’approbation de haut niveau, qui n’a pas été annoncée publiquement, a été instaurée par le département de la Défense et a interdit à Kiev de tirer des missiles ATACMS contre des objectifs sur le territoire russe depuis la fin du printemps. L’Ukraine aurait, au moins une fois, sollicité l’autorisation d’employer ces missiles contre une cible située en Russie, sa demande ayant été rejetée.

Le journal explique que ce veto américain restreint les opérations militaires ukrainiennes, alors que la Maison Blanche tente en parallèle de convaincre le Kremlin « d’ouvrir des pourparlers de paix ».

Le mécanisme de contrôle, selon le WSJ, a été élaboré par Elbridge Colby, sous-secrétaire à la politique de Défense. Il vise non seulement les demandes ukrainiennes concernant l’emploi des missiles américains à longue portée, tels que les ATACMS, mais également celles portant sur des armes fournies par des alliés européens, lorsque celles-ci reposent sur des composants ou des renseignements américains. Le Wall Street Journal précise que ce dispositif confère au secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, le pouvoir de décision finale sur l’utilisation de ces systèmes.

Il est à souligner que le média américain a reconnu le fait que ni les missiles ATACMS américains ni d’autres armes comparables, comme le missile de croisière britannique Storm Shadow, n’avaient constitué des tournants décisifs pour Kiev depuis leur mise à disposition.

À la mi-août, Volodymyr Zelensky a annoncé le développement d’un « nouveau » missile de croisière, baptisé « Flamingo », qui pourrait être produit en grandes quantités d’ici la fin de l’année ou au début de l’année prochaine. Cependant, de nombreux experts contestent l’idée d’une véritable innovation. Selon eux, le missile « Flamingo » n’est rien d’autre qu’un modèle existant rebaptisé. Derrière cette présentation officielle, on retrouverait en réalité le FP-5, un missile de croisière conçu par le groupe émirati-britannique Milanion Group. Ce dernier avait d’ailleurs déjà été présenté au grand jour lors d’un salon militaire à Abou Dhabi en février dernier, clairement identifié comme destiné à l’Ukraine.