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La télévision par satellite sous Daesh : une «machination de Satan» interdite aux habitants

Engagée dans une guerre de l’information à coup de sordides vidéos de propagande, l'organisation tente de contrôler totalement les programmes auxquels ont accès les civils vivant dans ses territoires, où il veut bannir toutes les chaînes étrangères.

Le nouveau plan de l’auto-proclamé «Etat» islamique serait d’empêcher par tous les moyens ses citoyens de regarder les programmes audiovisuels «dépravés» et les informations qui propagent «des messages de guerre contre Dieu». Quant aux satellites télévisés, ils sont ni plus ni moins que la «source la plus grave d’immoralité» en «promouvant des désirs lubriques et des actes interdits». Le groupe terroriste s’est donc fixé comme objectif d’empêcher toute ces «sources de corruptions et machinations de Satan» dans les territoires qu’il contrôle en Irak et en Syrie.

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Le vaste programme de Daesh a été révélé par un groupe activiste, Raqqa is Being Slaughtered Silently, qui a photographié une copie de l’ordre avant de le publier sur les réseaux sociaux. Selon les militants, qui veulent mettre en lumière les atrocités commises par les terroristes, la télévision par satellite aurait été bannie, de même que l’achat, la vente, l’échange, ou encore la promotion des récepteurs.

Le journal britannique The Independent rapporte quant à lui des expéditions punitives de la part des combattants islamistes, qui rentreraient dans les maisons pour démolir tout équipement qui pourrait permettre de regarder les chaînes d’information étrangères. Shaimaa, une femme qui était parvenue à fuir la ville irakienne de Mossoul, aux mains des islamistes depuis 2014, avait confié au quotidien en novembre : «Les hommes de Daesh sont terrifiants. Ils contrôlent tous les aspects de notre vie, nous ne pouvions même pas regarder la télévision».

Dans une existence où «les enfants ne peuvent pas aller à l'école, il n'y a pas d'eau, pas d’électricité, nous ne pouvons pas travailler», comme le raconte Shaimaa, cette nouvelle interdiction vient restreindre encore un peu plus le peu de libertés dont bénéficient les populations civiles vivant sous le règne de la terreur de Daesh.

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