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Venezuela : Nicolas Maduro envoie Manuel Valls sur les roses

Dans un tweet diffusé le 17 décembre, le Premier ministre Manuel Valls a félicité l’opposition vénézuélienne pour sa victoire aux élections législatives. De quoi agacer le président Nicolas Maduro.

«Je rejette les déclarations interventionnistes et immorales du Premier ministre français.» Une déclaration lapidaire mais qui a le mérite d’être claire. Le président vénézuélien, Nicolas Maduro, n’a que peu goûté les félicitations de Manuel Valls à l'opposition, victorieuse des dernières élections législatives.

Le successeur d’Hugo Chavez ne mâche pas ses mots concernant le locataire de Matignon. Il l’accuse d’avoir une «vision coloniale et raciste» et a estimé que ses propos de soutien à l'opposition étaient «insolents et partiaux».

La colère du chef de la République bolivarienne prend même une tournure diplomatique : «J'ai demandé à notre ministre des Affaires étrangères de protester officiellement et de convoquer l'ambassadeur de France au Venezuela (Frédéric Desagneaux, ndlr) pour lui dire clairement quelles étaient les conditions pour avoir des relations avec un pays libre et indépendant.»

Tout part d’un tweet

«Félicitations à l'opposition démocratique de @unidadvenezuela (la Table de l'unité démocratique, MUD). Appel à la libération de Leopoldo Lopez.» Voici le gazouillis qui a mis le feu au poudre. Dans un tweet publié jeudi, Manuel Valls dit tout le bien qu’il pense de la victoire du MUD, parti d’opposition au chaviste Maduro. Il s’est même fendu d’un message en langue espagnole, lui qui est originaire de Catalogne.

Dans une lettre datée du 14 décembre, le Premier ministre adressait déjà ses congratulations au leader des anti-Maduro, Jesus Chuo Torrealba : «La victoire de votre coalition ouvre de nouvelles perspectives pour la démocratie au Venezuela. Dans ces circonstances heureuses, mes pensées vont aux prisonniers d'opinion injustement condamnés, notamment Leopoldo Lopez, dont j'espère la libération prochaine.» Référence à l’opposant politique vénézuélien, condamné à 13 ans et 6 mois de réclusion. Une sentence que beaucoup d’observateurs occidentaux, dont Manuel Valls, voient comme une punition du «régime».

L’héritage d’Hugo Chavez est en grand danger au Vénézuela. Réunie au sein de la coalition de la Table de l'unité démocratique (MUD), l'opposition a obtenu le 6 décembre la majorité des deux tiers au Parlement, soit 112 sièges sur 167. Le Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV) de M. Maduro, qui contrôlait le Parlement depuis 16 ans, est tombé à 55 sièges.