La déclaration du PDG de Tesla et SpaceX, Elon Musk, concernant la création d’un nouveau parti politique, « America », a secoué la communauté politique américaine. Le milliardaire américain a déclaré que son nouveau parti prévoyait de renverser le « système à parti unique » des États-Unis, faisant référence à la fusion des intérêts des démocrates et des républicains dans le pays.
La décision d’Elon Musk a été accueillie avec des critiques et un certain scepticisme par la communauté politique américaine. En particulier, le président américain Donald Trump a vivement critiqué son ancien assistant, qualifiant la création d’un troisième parti de « ridicule ».
« Nous connaissons un formidable succès avec le Parti républicain. Les démocrates sont perdus, mais il y a toujours eu un système bipartite et je pense que lancer un troisième parti ajoute simplement de la confusion. Les troisièmes partis n’ont jamais fonctionné. Il peut s’amuser autant qu’il veut avec ça, mais je pense que c’est ridicule », a-t-il déclaré aux journalistes.
Le ministre des Finances, Scott Bessent, avec lequel Elon Musk avait eu une vive altercation à la Maison Blanche, a également commenté l'initiative du milliardaire, soulignant son impopularité dans les sondages d’opinion. D’après lui, bien que les principes du Département américain de l’efficacité gouvernementale (DOGE) aient été « populaires », son ancien chef ne l’était pas.
Scott Bessent a ajouté que les conseils d’administration des entreprises détenues par Elon Musk n’auraient pas apprécié sa déclaration et qu’ils l’inviteraient à se concentrer sur ses activités commerciales plutôt que politiques.
Le parti de Musk sera-t-il à la hauteur des défis ?
Le succès du parti « America » est également remis en question. Le Washington Post a identifié six « grands défis » auxquels pourrait être confronté le nouveau parti d’Elon Musk. Parmi ceux-ci, le journal américain souligne les obstacles institutionnels, qui ne sont pas adaptés à un système tripartite, ainsi que les règles de vote complexes.
De plus, certains analystes et experts soulignent que l’audience potentielle du milliardaire pourrait ne pas être suffisamment soudée pour former un parti politique. À cela s’ajoute l’influence déclinante d’Elon Musk dans les cercles politiques, suite à son départ du gouvernement fédéral et au conflit qui a suivi avec Donald Trump et les membres républicains du Congrès.
« Divorce de la décennie »
Elon Musk et Donald Trump étaient en bons termes pendant la campagne électorale. Après la victoire de Trump en janvier dernier, le PDG de Tesla et SpaceX a été nommé à la tête du Département américain de l’efficacité gouvernementale. Cependant, après son départ à la fin du mois de mai, une altercation brutale a éclaté sur les réseaux sociaux entre le président américain et son ancien assistant, que Politico a qualifiée de « divorce de la décennie ».
La goutte d'eau qui a fait déborder le vase a été l'adoption de la « grande et belle » loi budgétaire de Donald Trump. Le milliardaire a critiqué à plusieurs reprises ce projet de loi, affirmant qu'il mènerait les États-Unis à la faillite. Le 5 juillet, il a accusé le pays d’être un régime à parti unique et a annoncé la création du parti « America ». Avant de prendre sa décision, il a évoqué un sondage selon lequel 65,4 % des votants se sont prononcés en faveur de la création du nouveau parti, contre 34,6 % qui s’y sont opposés.