Le 20 juin, lors d’une rencontre avec des journalistes haïtiens, Fritz Alphonse Jean, président du Conseil présidentiel de transition (CPT), a confirmé que les autorités avaient fait appel à une entreprise de sécurité privée étrangère.
Haïti traverse actuellement l’une des pires crises de son histoire contemporaine. Le pays est plongé dans un chaos sécuritaire et politique, marqué par l'effondrement des institutions, l’absence de gouvernement élu et une montée en puissance sans précédent des groupes armés. Depuis l'assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, Haïti est dirigé par un gouvernement de transition sans légitimité électorale, incapable de rétablir l’ordre.
Une annonce loin de faire l’unanimité
Sans en révéler le nom ni les modalités contractuelles, Fritz Alphonse Jean a tenu à préciser que cette société privée n’était pas l’américaine Blackwater. Mais cette discrétion ne suffit pas à calmer les craintes, notamment de la société civile haïtienne.
Cité par RFI, le coordonnateur général de l’Ordre des défenseurs des droits humains (ORDEDH) a dénoncé « une solution à double tranchant et un risque inacceptable ». Derrière l’argument d’un rétablissement rapide de l’ordre, les ONG redoutent des bavures et des violations.
En l’absence d’informations précises sur cette coopération sécuritaire, la société civile haïtienne craint que ces hommes armés venus de l’étranger n’ajoutent une violence de plus à la guerre déjà féroce qui ravage les quartiers contrôlés par les gangs.