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Matteo Renzi : les sanctions contre la Russie seront réexaminées dans les prochains mois

Après s'être opposée au renouvellement immédiat des sanctions de l'Union européenne contre la Russie, l'Italie s'est pliée à la volonté du président du Conseil européen qui souhaitait que les sanctions soit actées et pas débattues.

«Il est clair que nous avons la même position que l'entière communauté internationale occidentale...mais je pense que ce lot de sanctions sera réexaminé non pas dans les prochaines heures mais dans les prochains mois», a confié Matteo Renzi, le Premier ministre italien à la radio italienne.

L'Italie avait réclamé la semaine dernière un report de la décision sur le renouvellement des sanctions, prises dans le cadre du conflit ukrainien, stoppant un processus qui semblait faire consensus et devait être discrètement réglé au niveau des ambassadeurs. 

Le président du Conseil voulait en effet que les dirigeants européens débattent des sanctions économiques contre la Russie lors de leur sommet, qui a lieu cette semaine à Bruxelles.

Mais le président du Conseil européen, Donald Tusk, a éconduit Matteo Renzi. Désormais la décision est renvoyée à une réunion des 28 ambassadeurs de l'Union européenne prévue vendredi, a indiqué le président du Conseil européen dans sa lettre d'invitation au sommet, rendue publique mardi. Les ambassadeurs devraient acter «la proposition de prolonger les sanctions contre la Russie pour six mois supplémentaires», a assuré Donald Tusk.

Le président du Conseil européen, compétent pour établir l'ordre du jour des sommets, fait ainsi fi de l'opinion du gouvernement italien, qui souhaitait que les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE discutent des sanctions jeudi et vendredi à Bruxelles.

«Aucun débat n'est prévu» lors du sommet européen, «même s'il est d'ores et déjà certain qu'au moins un Premier ministre va soulever la question», a précisé une source européenne à l'AFP, en référence à Matteo Renzi qui a récemment estimé que «l'approche antirusse ne conduira nulle part».

Rome ne semblait pas contester la nécessité de prolonger les sanctions, mais son coup d'éclat a mis en lumière le risque d'une nouvelle fracture entre pays du sud et de l'est de l'Europe, ces derniers étant partisans d'une ligne dure face à la Russie.

«Nous demanderons à nos alliés comment vont les choses avec les sanctions... pour que nous ne passions pas à l'action automatiquement», tempère Matteo Renzi. «Nous ne sommes pas là pour jouer les agitateurs». 

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Les sanctions décrétées à l'été 2014 par l'UE contre la Russie arrivent à échéance fin janvier. Elles visent des pans entiers de l'économie russe (banques, pétrole, industrie de défense).