RT : Pourquoi Rome a décidé de prendre une telle décision à la dernière minute qui a pris tout le monde par surprise ?
Fabio Massimo Castaldo : Probablement parce que, finalement, le gouvernement de Matteo Renzi a écouté et entendu la voix d'un grand nombre d'entreprises, qui souffrent vraiment des difficultés causées par ces sanctions contre la Russie et l’embargo russe sur les produits agricoles européens. En fait, j’estime que c’était un choix myope de l'Union européenne et de nos gouvernements. Il s’agit probablement d’une tentative d’entamer à nouveau une discussion sur quelque chose qui a été considéré jusqu'à présent comme une décision finale. Mais, personnellement, je ne suis pas convaincu que la très timide tentative italienne sera vraiment en mesure de faire changer la position de l'Union européenne, particulièrement parce que les pays d'Europe de l’Est, comme la Pologne, la République Tchèque et d'autres sont très fermes sur leur demande de maintenir les sanctions.
RT : L’extension des sanctions profitera-t-elle à l’Union européenne ?
Fabio Massimo Castaldo : Nous considérons que l'extension des sanctions est vraiment inutile, elle n'a aucun sens. Car on a vu tout simplement que nous avions besoin de la coopération de la Russie dans plusieurs crises et concernant plusieurs problèmes auxquels nous sommes confrontés. Par exemple, je ne pense pas que nous trouverons une véritable solution, ainsi qu’une transition effective en Syrie, sans l’aide de la diplomatie russe, dont la contribution est importante. De plus, nous avons déjà vu au cours de ce mois que la politique des sanctions n’a pas porté de fruits.
RT : L’Europe, est-elle un front uni en ce qui concerne les sanctions contre la Russie ?
Fabio Massimo Castaldo : Nous ne voulons pas soutenir les vues extrêmes de certains pays de l’Europe de l’Est, qui se prononcent aujourd’hui contre la Russie simplement à cause de motifs historiques et idéologiques. La politique des sanctions n’est pas juste. Cela nous mènera dans une impasse. Cela ne changera pas non plus la situation en Ukraine. Nous devons trouver une solution politique par la voie des négociations et non par le jeu des sanctions, qui sont tout à fait trop nombreuses. Elles contribuent donc beaucoup plus à la création des problèmes qu’à leur résolution.