Le représentant permanent de la Russie auprès de l’ONU, Vassili Nebenzia, a fermement condamné les attaques israéliennes contre l’Iran lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité, tenue ce 20 juin. Il a déclaré que « les frappes israéliennes intensives contre les installations civiles iraniennes sont absolument inacceptables et illégales au regard du droit international ».
Moscou exige « l’arrêt immédiat des bombardements et des frappes sur l’Iran, en particulier contre les installations nucléaires placées sous la protection de l’AIEA », a souligné Nebenzia. Il a mis en garde contre « une nouvelle catastrophe nucléaire, sans précédent, dans la région », affirmant que des sites civils liés au nucléaire étaient toujours sous le feu.
L’Occident accusé de complicité
Nebenzia a désigné les États-Unis, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni comme « co-auteurs de l’agression israélienne », en raison de leur soutien diplomatique à Tel-Aviv et de leur pression sur l’AIEA. Il a notamment cité une déclaration du chancelier allemand Friedrich Merz, selon laquelle « Israël fait le sale boulot à notre place ».
Pour le diplomate russe, cette opération militaire est intervenue à la veille de nouvelles négociations entre Washington et Téhéran, traduisant un « mépris total pour les efforts diplomatiques » – y compris ceux de leur propre allié américain.
Appel à la désescalade et rôle de l’AIEA
Le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, a rappelé que les inspections n’ont trouvé aucune preuve concrète d’un programme iranien d’armement nucléaire. Il a précisé que « l’AIEA est en mesure, grâce à un système de vérification robuste, de garantir qu’aucune arme nucléaire ne sera développée en Iran ».
Grossi a également cherché à rassurer sur les risques immédiats : « Le niveau de radiation à l’extérieur de l’installation de Natanz reste normal, sans impact radiologique sur la population », bien qu’une contamination interne au site ait été confirmée. Il a indiqué que les inspecteurs de l’AIEA retourneront en Iran dès que la sécurité sera assurée.
Un moment inattendu a marqué la séance : l’envoyée spéciale des États-Unis auprès des Nations unies, Dorothy Shea, a déclaré que « le gouvernement israélien a semé le chaos, la terreur et la souffrance dans toute la région ». La diplomate s’est rapidement corrigée, précisant qu’elle faisait en réalité référence à l’Iran. Ce lapsus n’a pas manqué de susciter des réactions dans la salle.
L’opération israélienne, lancée le 13 juin, a ciblé plusieurs sites militaires et nucléaires iraniens. En riposte, Téhéran a déclenché l’opération « Promesse véridique 3 ». Selon les autorités sanitaires, plus de 220 personnes ont été tuées en Iran et plus de 1 200 blessées en Israël.
La Russie appelle à une désescalade immédiate et se dit prête à jouer un rôle actif pour éviter « une guerre régionale dévastatrice », a conclu Nebenzia.