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«Loi Bâillon» en Espagne : des journalistes saisissent la Cour européenne des droits de l’homme

Cette soi-disant «loi bâillon» attaque, selon les plaignants, la liberté d’expression et d’information en Espagne. Un groupe de journalistes en appelle donc à la Cour européenne pour abroger cette loi qu'ils jugent liberticide.

Les journalistes qui souhaitent l’annulation de cette loi évoquent de nombreuses violations de la liberté d’expression et du droit de manifester pacifiquement. La plate-forme Defiende Quien, qui rassemble les opposants à cette loi précise que les journalistes sont particulièrement touchés. «Ils sont particulièrement touchés puisque la loi compromet leur fonction principale : rendre compte des événements d’intérêt public […] Les photo-reporters sont tenus par la police d’arrêter de filmer ou de photographier les actions de la police de peur d’être pénalisés».

D’ailleurs certains espagnols en ont fait la douloureuse expérience. Une internaute qui avait posté une photo d’une voiture de police garée sur une place handicapée en écrivant «tu te gares où tu veux et tu ne récoltes même pas d’amende» a été condamnée à 800 euros d’amende dans le cadre prévu de cette nouvelle loi.

Depuis le 1er juillet 2015, une nouvelle loi, rebaptisée «loi bâillon» par ses détracteurs a été adoptée par le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy. Cette loi permet d’encadrer les actions collectives, les rassemblements et prévoit de nouvelles amendes en cas de «trouble à l’ordre public» ou de «manque de respect» à un policier. Par exemple, les espagnols encourent jusqu’à 30 000 euros d’amende pour avoir manifesté face au Sénat. Un rassemblement interdit peut aller jusqu’à vous coûter 600 000 euros.