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Un Thaïlandais risque la prison pour s'être moqué du chien royal

Placé en détention provisoire dans un lieu tenu secret en attendant la tenue du procès, l'accusé, ouvrier dans une usine, risque une peine de 37 ans de prison.

Sacralisé en Thaïlande, le roi Bhumibol Adulyadej est une institution à lui tout seul. Émettre la moindre critique à son encontre se termine inéluctablement par une lourde condamnation. Il en va de même pour son entourage, même pour son fidèle compagnon, à savoir son chien prénommé Tongdaeng.

C'est l'amère expérience qu'est en train de vivre Thanakorn Siripaiboon, âgé de 27 ans. Le jeune homme est inculpé en vertu de l'article 112 du Code criminel pour avoir «aimé» un contenu Facebook jugé diffamatoire envers la monarchie thaïlandaise. Il a également été accusé de sédition en vertu de l'article 116 pour avoir publié une infographie concernant le parc à thème historique, Rajabhakti, où sont honorés les derniers rois thaïlandais. Le document en question faisait référence à un scandale de corruption qui a éclaboussé l'armée, initiatrice d'un projet de construction de sept statues géantes de rois thaïlandais. Plusieurs de ses membres auraient exigé auprès des entrepreneurs de verser des pots de vin pour en décrocher la réalisation. l'Opposition thaïlandaise est quant à elle montée au créneau pour dénoncer les dérives de la junte militaire en tentant d'organiser plusieurs manifestations mais celles-ci ont rapidement été étouffées.

Depuis le coup d'Etat survenu en 2014, les infractions dit crimes de lèse-majesté sont désormais jugés par des tribunaux militaires où l'interjection appel est formelement interdite. En Août 2015, un tribunal militaire a condamné, lors d'un procès à huis clos, un homme à 30 ans de prison pour diffamation envers la monarchie thaïlandaise. Cette décision est la plus lourde jamais enregistrée dans le pays pour un cas de lèse-majesté. 

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