L’Union européenne s’apprête à adopter une réponse commune face aux taxes imposées le 2 avril par le président américain Donald Trump. Dans les prochains jours, elle devrait approuver une première série de contre-mesures visant jusqu’à 28 milliards de dollars d’importations américaines, a rapporté Reuters. Cette liste comprendrait des produits variés, allant du fil dentaire aux diamants.
Avec cette décision, l’UE rejoindrait la Chine et le Canada dans une riposte tarifaire, alimentant les craintes d’une guerre commerciale mondiale. Une telle escalade pourrait renchérir les prix pour les consommateurs et fragiliser les économies à travers la planète, selon l'agence de presse britannique.
Les exportations européennes vers les États-Unis seront frappées de droits de douane de 25 % sur l’acier, l’aluminium et les voitures, et de 20 % sur la majorité des autres produits. Les taxes annoncées couvrent près de 70 % des exportations de l’UE vers les États-Unis, évaluées à 532 milliards d’euros l’an dernier. D’autres secteurs comme le cuivre, les produits pharmaceutiques, les semi-conducteurs ou encore le bois pourraient aussi être visés.
Le 7 avril, la Commission européenne, chargée de la politique commerciale de l’UE, soumettra aux États membres une liste de produits américains susceptibles d’être taxés en retour. Cela inclurait la viande, les céréales, le vin, le bois, les vêtements, mais aussi des biens du quotidien comme le chewing-gum, le fil dentaire, les aspirateurs ou le papier toilette.
Un cas emblématique, celui du bourbon, crée des tensions au sein de l’UE : la Commission prévoit une taxe de 50 %, à laquelle le président américain Donald Trump a répliqué en menaçant d’imposer une surtaxe de 200 % sur les boissons alcoolisées européennes. La France et l’Italie, grandes exportatrices de vin, se montrent prudentes face à cette escalade.
Les avis diffèrent parmi les États membres. La France souhaite aller au-delà des simples droits de douane et le président français Emmanuel Macron a même suggéré que les entreprises européennes suspendraient temporairement leurs investissements aux États-Unis. L’Irlande, très exposée commercialement au marché américain, plaide pour une réponse mesurée. L’Italie, quant à elle, interroge l’opportunité même d’une riposte.
Les premières contre-mesures européennes devraient être soumises au vote le 9 avril. Sauf retournement improbable, elles seront validées et entreront en vigueur en deux étapes : une partie dès le 15 avril, le reste un mois plus tard, selon Reuters.
Le 2 avril, le président américain Donald Trump a annoncé l'instauration de lourds droits de douane sur les importations aux États-Unis. Une mesure promise depuis longtemps, s'inscrivant dans sa stratégie «America First» pour stimuler la production nationale.
«Le 2 avril 2025 restera à jamais dans les mémoires comme le jour de la renaissance de l'industrie américaine, le jour de la reconquête du destin de l'Amérique et le jour où nous avons commencé à rendre l'Amérique à nouveau riche», a déclaré Donald Trump avant d'imposer de nouveaux droits de douane à presque tous les pays du monde. À l'issue de l'annonce, la Maison Blanche a dévoilé sur la plateforme X la grille de tous les pays qui seront concernés par cette taxe exceptionnelle. Parmi les États le plus touchés, on trouve le Vietnam (46 %), la Chine (34 %), l'Inde (26 %), la Corée du Sud (25 %) et le Japon (24 %).