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Le casse-tête des alliances et des pourparlers entre groupes freine la lutte contre Daesh

Tandis qu'une centaine de rebelles syriens et des politiciens se réunissent à Riyadh pour créer un front uni pour des pourparlers de paix, une autre conférence se tient en Syrie ou kurdes et arabes veulent former une coalition de lutte contre Daesh.

La ville d'al-Malikiyah dans le Nord-Est de la Syrie accueille actuellement une réunion dont le but est d'élaborer le scénario d'une transition politique pour le pays ravagé par plus de 4 ans de guerre. 

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«Les participants se sont mis d'accord pour la création du Conseil démocratique syrien (CDS), la branche politique des Forces démocratiques syriennes (FDS)», a indiqué le communiqué de la conférence, en référence au groupe armé formé en octobre dernier par des combattants kurdes, des rebelles arabes et des chrétiens syriaques, dans le Nord-Est du pays.

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Le Parti de l'Union démocratique kurde (PYD) était notamment présent lors des discussions. Il a pourtant été exclu (ainsi que sa branche armée, le YPG) de la conférence de Riyadh (Arabie saoudite) qui se tient au même moment et rassemble plusieurs groupes d'opposants syriens.

Les groupes de Riyadh accusent les kurdes de na pas combattre Bachar el-Assad

Lors de cette conférence de Riyadh, un des plus puissants groupes de rebelles, Ahrar al-Sham, a insisté sur la nécessité d'un départ immédiat du président Bachar el-Assad qui doit selon lui absolument être présenté devant la justice. 

Le groupe a également fortement critiqué la présence au sein de la conférence de personnalités de l'opposition syrienne tolérée par Assad, ainsi qu'une trop faible présence de filiales d'al-Qaïda dans le pays.

C'est le principal groupe d'opposition en exil, la «Coalition nationale syrienne» qui s'est notamment opposée à la présence du PYD kurde à Riyadh. Le motif en était que les membres du YPG ne combattent pas les forces gouvernementales d'Assad et ont combattu contre des rebelles arabes.

Or, si les participants à la conférence d'al-Malikiyah, y compris les kurdes, considèrent en effet le gouvernement de Bachar el-Assad comme en partie responsable de la guerre qui ravage la Syrie, ils le voient également comme un interlocuteur indispensable à la sortie de crise.

Ainsi, Sihanuk Dibo, l'un des organisateurs kurdes de la conférence a affirmé à l'AFP que «si le régime est une partie du problème, il est donc aussi une partie de la solution».

Ilham Ahmad, qui fait partie des 42 membres du CDS, a quant à elle insisté sur la nécessité pour le groupe récemment créé d'obtenir «un soutien international et régional» pour mettre fin à la guerre qui a fait plus de 250 000 morts depuis le début du conflit en 2011. 

«Nous sommes disposés à négocier avec des forces étrangères pour stopper l'hémorragie de la guerre en Syrie».

Le CDS a par ailleurs assuré sa volonté d'un système politique décentralisé, sans toutefois préciser la forme qu'il prendrait. 

Selon Sihanuk Dibo, l'avenir de la Syrie «passe par une solution pacifique à travers des pourparlers (avec le régime), la mise en place d'une période transitoire, la tenue d'élections et l'avènement d'une Constitution reconnaissant les droits du peuple kurde». 

«Les Kurdes souhaitent une Syrie fédérale mais cette question ne sera résolue qu'avec la mise en place d'une Constitution démocratique», a-t-il ajouté.