«L’EI a peur des filles». Une phrase lapidaire qu’un groupe de guerrières kurdes aiment à prononcer. Dans le nord-est de la Syrie, les Unités de protection du peuple (YPG), affrontent violemment le groupe terroriste. Et ils ont leur propre bataillon 100% féminin : l’Unité de protection des femmes. Ces dernières disposeraient d’un certain avantage.
Une question religieuse
Mais pourquoi le groupe djihadiste le plus violent du monde serait-il terrifié à l’idée d’affronter des femmes ? Pour Telhelden, une des commandantes de la faction, la réponse est théologique : «Ils pensent qu’ils se battent au nom de l’islam et ils croient que s’ils sont tués par une femme, ils n’iront pas au paradis.»
L’unité de Telhelden, qui signifie «vengeance» en kurde, serait forte de 10 000 volontaires. Formée il y a trois ans, elle a bénéficié, après la libération de Kobané, d’un élan d’engagements.
Elles sont surtout mobilisées dans la province d’Al-Hasakah, au nord-est du pays où elles auraient récemment aidé à chasser les extrémistes de la ville d’Al-Houl.
Mieux vaut combattre que de tomber au main de Daesh
Efelin, jeune combattante âgée de 20 ans, promet que si les soldats du califat essayent de revenir, «elles n’en laisseront pas un vivant». Et pour cause, le sort que réserve les troupes d’Abou Bakr al-Baghdadi aux femmes est peu glorieux. Dans le monde de l’Etat islamique, les musulmanes peuvent être mariées dès l’âge de neuf ans. Pour les femmes provenant des minorités, c’est encore pire. Elles n’ont souvent pour perspectives que d’être violées et réduites en esclavage.
Un manifeste circule d'ailleurs au sein des territoires contrôlés par le groupe sur la fonction des femmes. Il insiste sur leurs rôles de mère, d’épouse et critique avec virulence l’image de la femme occidentale.