«Le premier groupe a quitté Waer et le second quittera bientôt », a assuré à l'AFP Talal Barazi, le gouverneur de Homs, qui se trouvait à l'entrée de ce quartier qui échappait au contrôle de Damas.
Selon lui, environ 700 personnes, dont 400 femmes et enfants ainsi que 300 combattants, seront évacuées mercredi, conformément à un accord conclu au début du mois entre les rebelles et les représentants de Bachar al-Assad.
Les termes de cette trêve précisent en effet qu'en échange de leur départ, Damas mettrait un terme au siège et y cesserait ses opérations militaires.
Seule la police - et non pas l'armée-, sera chargée de la sécurité de la ville après le départ des rebelles.
Au terme de l'accord, quelque 2000 rebelles et leurs familles vont quitter ce quartier assiégé depuis trois ans dans cette ville qui fut à la pointe du mouvement de rejet du pouvoir de Bachar el Assad et qui avait été surnommée par les opposants «capitale de la révolution».
«Nous mettons en application la première partie et tout sera fini à la fin de la semaine prochaine», a souligné le gouverneur.
Selon Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droites de l'homme (OSDH), 45 groupes armés se trouvaient dans Waer, dont le Front al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda et des groupes islamistes.
Il a précisé que les résidents voulant partir ont commencé à se rassembler vers 04H00 (02H00 GMT) dans les rues du quartier Waer. Quelque 75 000 personnes vivent dans ce quartier de l'ouest de Homs.
Selon l'OSDH, les bus vont se rendre à Qalaat al-Madiq, dans la province voisine de Hama puis dans la région d'Idleb, dans le nord-ouest du pays, tenue par l'Armée de la Conquête, réunissant le Front al-Nosra et une kyrielle de groupes islamistes.
Espoir
Après quatre années de guerre civile ayant abouti à plus de 250 000 morts, une telle trêve est peut-être l'occasion d'espérer que d'autres suivent interprète le Guardian.
Homs, troisième plus grande ville du pays et capitale de la province de Homs est un espoir en ce sens.
«J'espère que la réconciliation de Waer n'est que le début et que d'autres trêves similaires suivront à Houleh, Rastan et Talbiseh», confie Talal Barazi à Associated Press, en faisant référence aux autres zones de la province de Homs toujours tenues par des rebelles.
Les rebelles sunnites craignent néanmoins que les zones qu'ils ont évacuées soient repeuplées par des chiites, qui appartiennent à la même catégorie religieuse que le clan Assad. Ce dernier pourrait ainsi garder la main sur la situation, grâce à une population qui lui est favorable.
Quelles que soient les motivations d'Assad, après un siège de trois ans et des milliers de morts, les rebelles n'ont pas le choix.
Par ailleurs beaucoup reste à faire, notamment sur le plan de la reconstruction. Homs, qui était il y a quelques années seulement une ville dynamique, ressemble désormais à un gruyère désert, dont chaque bâtiment porte les stigmates de la guerre.
Selon le Guardian, sur les 2500 boutiques de l'ancienne place du marché, seules cinq ont réouvert.