Les ministres de la Défense de l'Estonie, de la Lettonie, de la Lituanie et de la Pologne ont recommandé aux dirigeants de leurs pays, dans une déclaration commune, de se retirer de la Convention d'Ottawa interdisant l'utilisation des mines antipersonnel. Selon les ministres de la Défense, la sécurité dans la région se serait considérablement détériorée depuis la ratification de la Convention. Ils affirment que la soi-disant menace militaire pesant sur les États membres de l'OTAN voisins de la Russie et de la Biélorussie s'est considérablement accrue.
La déclaration précise que la «flexibilité et la liberté de choix» pour utiliser les nouveaux systèmes d'armes sont «primordiales» pour renforcer le flanc oriental «vulnérable» de l'OTAN. Néanmoins, les ministres de la Défense ont souligné que même si les pays se retirent de la Convention d'Ottawa, ils continueront à adhérer aux principes et aux normes reconnues du droit international humanitaire concernant les méthodes et les techniques de guerre.
Début mars, le Premier ministre polonais Donald Tusk avait annoncé son intention d'envisager un retrait de la Convention d'Ottawa. Il considère également la possibilité de se retirer de la Convention sur les armes à sous-munitions signée à Dublin. Selon le Premier ministre polonais, la présence de ces armes dans les forces armées polonaises servirait à améliorer les capacités de défense de la Pologne, puisque d'autres pays possèdent déjà de telles armes.
Donald Tusk a déclaré que la Pologne ne se laisserait pas guider par «les opinions d'autrui» et n'aurait pas «peur de la critique». Il a ajouté que Varsovie était prête à agir indépendamment de toute pression extérieure.
La Convention d'Ottawa sur l'interdiction des mines antipersonnel est un traité international adopté en 1997 interdisant la mise au point, la production, l'emploi et le stockage des mines antipersonnel. Le document oblige également les États parties à détruire les stocks existants et à fournir une assistance aux victimes des mines. Plus de 160 pays ont adhéré à la Convention, mais un certain nombre d'États, dont la Russie, les États-Unis et la Chine, n'y sont pas parties.