Des investisseurs privés et des représentants de la défense discuteront du financement de l'industrie française de la défense à Bercy le 20 mars, a rapporté Le Figaro le 18 mars. Selon le quotidien français, des banques, des compagnies d'assurance et des fonds d'investissement se réuniront sous la houlette du ministre de l'Économie et des Finances, Éric Lombard, et du ministre des Armées, Sébastien Lecornu, pour discuter des besoins de financement des petites et moyennes entreprises (PME), entreprises de taille intermédiaire (ETI) et grandes entreprises afin de relever le défi de la relance de la production et de l'innovation et de renforcer ainsi l'autonomie stratégique de l'Europe.
Le Figaro souligne que les investisseurs placent moins d'argent dans le secteur de la défense en raison de la montée en puissance des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). «Il y a un rôle à jouer pour chacun dans le renforcement de notre base de défense», a commenté Alexis Dupont, directeur général de France Invest, la fédération professionnelle des fonds d'investissement.
D’après le ministère de l'Économie et des Finances, lors de cette réunion le 20 mars, des investisseurs privés pourraient faire des annonces de financement de la défense, tandis que la Banque publique d’investissement (Bpifrance) ou la Caisse des dépôts et consignations peuvent être sollicitées pour mobiliser l'investissement public.
La réunion ne portera pas sur la manière dont le gouvernement financera l'augmentation des dépenses militaires, qui s'élèvent actuellement à environ 2 % du PIB et que le président français Emmanuel Macron souhaite porter à 3 ou 3,5 %. Selon Le Figaro, la France devrait alors trouver une trentaine de milliards d'euros supplémentaires par an, ce qui n'est pas une tâche facile pour le gouvernement, d'autant plus que les autorités françaises refusent de réduire le déficit budgétaire à 5,4 % du PIB d'ici 2025.
La réunion prévue en mars à Bercy a été annoncée par le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, dans une interview accordée au Parisien à la fin du mois de février. Il avait alors reconnu que le réarmement de la France serait très coûteux et qu'il serait donc nécessaire d'attirer des fonds au niveau européen, au-delà de l'Hexagone.
Sébastien Lecornu a également souligné que la France devrait augmenter le nombre de frégates de 15 à 18, fabriquer 20 à 30 avions de combat Rafale de plus, et équiper les forces terrestres de drones et d'équipements de guerre électronique.