«L'Union européenne est en danger. Personne ne peut dire si l'UE existera encore en l'état dans dix ans», a déclaré Martin Schulz, au début de l'interview qu'il a accordée au quotidien allemand Die Welt, ajoutant qu’il y avait des forces au sein de l’UE qui voudraient la diviser.
«Des forces sont à l'œuvre dans l'Union européenne, qui cherchent à nous éloigner les uns des autres. Nous devons l'éviter car les conséquences seraient dramatiques», a-t-il poursuivi.
Le président du Parlement européen a notamment précisé que la construction européenne n'était «pas sans alternative», mais que cette «alternative» était une «Europe du nationalisme, une Europe de frontières et de murs» qui a déjà conduit le continent «à la catastrophe» dans le passé.
En s’inquiétant du manque de solidarité dans la résolution de certains problèmes, Martin Schultz a aussi mis en évidence que les faiblesses de l’Europe étaient les points faibles des premiers pays à avoir voté en faveur de la souveraineté de l’Union, mais qui, depuis, s’étaient mis à se plaindre d’une intervention inacceptable dans leurs affaires.
«Aucun pays ne peut faire face seul à des défis comme la migration, le changement climatique, le terrorisme, le commerce et la criminalité internationale. Nous ne pouvons le faire qu’ensemble, dans le cadre de l’UE», a-t-il précisé.
Pour cette raison, il est persuadé que l’Allemagne, la Suède, l’Autriche et l’Italie ne peuvent pas résoudre la crise migratoire sans le soutien des autres membres de l’Union. «Le recul de plusieurs gouvernements consistant à ne penser qu’à leur nation est fatal», a-t-il conclu.
Le président du Parlement européen a, de plus, reproché à certains pays d’avoir érigé des barrières pour bloquer le passage aux migrants qui «échappaient aux atrocités des terroristes, dans l’espoir de sauver leur vie».
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Néanmoins, Martin Schulz est tombé d’accord avec les dirigeants européens qui ne veulent pas accueillir d'immigrés afghans. «Je comprends leurs raisons d'émigrer. Quoi qu’il en soit, il est difficile d’accepter que l’on maintienne les forces de la Bundeswehr en Afghanistan et qu'on admette en même temps de jeunes Afghans sur notre sol».