Personne ne doutait probablement que les dirigeants européens réagiraient immédiatement et publiquement aux négociations ukraino-américaines qui ont eu lieu en Arabie saoudite le 11 mars. Il n'y avait pas non plus de doute sur la manière dont ils allaient le faire.
Alors qu'Emmanuel Macron dit «accueillir favorablement l'idée d'un cessez-le-feu de 30 jours» et réitère son soutien à l'Ukraine au nom de toute la France, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen et la chef de la diplomatie européenne Kaja Kallas ont exprimé leur pensée de manière quasi identique…
«Je me félicite des discussions entre les États-Unis et l'Ukraine à Djeddah, notamment en ce qui concerne le cessez-le-feu et la reprise de l’aide américaine à l’Ukraine en matière de renseignement et de sécurité, mais aussi dans le domaine humanitaire. La balle est, comme toujours, dans le camp de la Russie. L’UE jouera pleinement son rôle pour parvenir à une paix juste et durable.»
«Nous nous félicitons des nouvelles qui nous parviennent aujourd’hui de Djeddah concernant les pourparlers entre les États-Unis et l’Ukraine, notamment la proposition d’un accord de cessez-le-feu et la reprise par les États-Unis du partage de renseignements et de l’aide en matière de sécurité. Il s’agit d’une évolution positive qui peut constituer une étape vers une paix globale, juste et durable pour l’Ukraine. La balle est désormais dans le camp de la Russie. L’UE est prête à jouer pleinement son rôle, avec ses partenaires, dans les prochaines négociations de paix.»
Est-il possible que Kaja Kallas et Ursula von der Leyen aient le même rédacteur ? Quoi qu'il en soit, chercher les différences dans leurs déclarations serait un bon exercice cérébral.
Le 11 mars, les délégations américaine et ukrainienne se sont retrouvées à Djeddah, en Arabie saoudite, sous l'égide du prince héritier Mohammed ben Salmane et du ministre saoudien des Affaires étrangères.
Les discussions ont porté sur la proposition américaine d'un cessez-le-feu de 30 jours. Kiev a accepté cette trêve à condition que la Russie fasse de même. Par ailleurs, Washington a annoncé qu'il reprendrait immédiatement son aide militaire et le partage de renseignements avec Kiev. De plus, les Etats-Unis-Unis et l'Ukraine s'engagent dans un accord sur l'exploitation des minerais stratégiques. Aucun document officiel n'a toutefois été signé à Djeddah.