Face à une délégation iranienne venue assister aux funérailles de Hassan Nasrallah, le 23 février, le président de la République libanaise Joseph Aoun a insisté sur le fait que l'époque où Téhéran imposait son agenda au Liban était révolue.
Devant le président du Parlement iranien Mohammad-Bagher Ghalibaf, le chef de la diplomatie Abbas Araghchi, et l'ambassadeur d'Iran à Beyrouth Mojtaba Amani, le chef d'État libanais a déclaré «le Liban épuisé par les guerres des autres sur son territoire».
De son côté, le président du Parlement iranien a exprimé durant la réunion «le soutien de l’Iran à l’unité territoriale du Liban, à son intégrité et à sa souveraineté» soulignant que son pays souhaitait «voir un Liban stable, sûr et prospère». Alors que l'Iran dit soutenir «les décisions souveraines du Liban, sans aucune ingérence externe», Joseph Aoun a répondu en insistant sur «la non ingérence d'un pays dans les affaires d'un autre», estimant que «la meilleure réponse à toute perte et toute agression reste l’unité des Libanais».
L'Iran propose son aide pour la reconstruction du pays
«Aucun pays ne devrait s’ingérer dans les affaires internes d’un autre», a-t-il d'ailleurs insisté, tout en citant l'article 9 de la Constitution iranienne selon laquelle «la liberté, l’indépendance, l’unité et l’intégrité territoriale d’un pays sont indivisibles».
Toutefois, Joseph Aoun a également souligné que «le Liban a payé un lourd tribut en défendant la cause palestinienne» et prôné «le souci du Liban d’établir les meilleures relations avec l’Iran, dans l’intérêt des deux pays et de leurs peuples».
Pour sa part, le président du Parlement iranien a insisté sur la «disponibilité [de son pays, ndlr] à collaborer avec les pays arabes et musulmans pour participer à la reconstruction des infrastructures détruites par l’agression israélienne contre le Liban».
Suite à la guerre entre le Hezbollah et l'armée israélienne, le Liban a subi d'innombrables destructions matérielles, notamment dans le sud du pays, dans la Bekaa et dans la banlieue sud de Beyrouth. La réparation des dégâts est estimée à environ 14 milliards de dollars.