Alors que les partisans du Hezbollah s'étaient déplacés en grand nombre pour les funérailles de Hassan Nasrallah le 23 février, son successeur Naïm Qassem a posé les jalons des positions politiques du mouvement chiite dans la situation actuelle.
Le discours préenregistré du secrétaire général du parti de Dieu a été projeté sur des écrans géants dans la Cité sportive Camille Chamoun de Beyrouth où des milliers de personnes étaient rassemblées pour l'enterrement de l'ancien leader du Hezbollah.
«Nous n’accepterons pas que les États-Unis contrôlent le pays. [...] Les responsables libanais sont sous pression mais connaissent bien les équilibres internes», a-t-il lancé au nouveau gouvernement de Nawaf Salam, en référence à la nouvelle réalité politique au pays du Cèdre.
Le doigt sur la gâchette ?
«Ne considérez pas notre patience comme une faiblesse», a-t-il précisé pour stipuler que le mouvement ne tolérera pas une mise à l'écart politique. «Nous restons fidèles au serment, Nasrallah ! Nous continuerons sur le même chemin même si nous devons sacrifier nos vies et nos maisons», a-t-il déclaré, affirmant que «la résistance se poursuivra de génération en génération», alors que le parti a été contraint d'accepter un cessez-le-feu défavorable l'obligeant à se retirer au nord du fleuve Litani.
Toutefois, le secrétaire général du Hezbollah a affirmé que «nous avons accepté le cessez-le-feu car il n’était pas possible de poursuivre une bataille sans horizon, et c’était une démonstration de force de notre part».
De surcroît, Naïm Qassem a insisté sur la «nouvelle étape» du mouvement en déclarant: «En cette nouvelle étape, les objectifs sont modifiés, nous avons empêché les Israéliens de progresser, il est maintenant de la responsabilité de l’État d’assurer le retrait israélien».
Selon lui, «maintenant, nous ne sommes plus face à des violations israéliennes mais à une nouvelle agression contre le Liban et une nouvelle occupation»: «Nous déciderons quand ouvrir le feu et quel sera le moment propice pour le faire», a-t-il prévenu, sans toutefois préciser la date d'une reprise des combats.