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Peine de mort aux États-Unis : un condamné opte pour le peloton d’exécution, une première en 15 ans

Un détenu attendant dans le couloir de la mort en Caroline du Sud a opté pour le peloton d’exécution. Un choix motivé par la crainte des souffrances que pourraient lui infliger une injection létale. Cette dernière avait pris plusieurs dizaines de minutes à tuer les trois autres condamnés à mort exécutés depuis septembre dans cet état sudiste.

L'injection létale provoque «des souffrances prolongées» et la chaise électrique «le ferait cuire vivant» : le 21 février, l’avocat de Brad Sigmon, un condamné à mort de 67 ans qui doit être exécuté en mars, a annoncé que son client avait opté pour le peloton d’exécution comme alternative à l’injection létale. Une alternative «tout aussi monstrueuse», a dénoncé l’homme de loi, Gerald «Bo» King, dans une déclaration relayée par l’antenne locale de la Fox.

«S’il choisissait l’injection létale, il risquait la mort prolongée subie par les trois hommes exécutés en Caroline du Sud depuis septembre – trois hommes que Brad connaissait et dont il s’occupait – qui sont restés en vie, attachés à un brancard, pendant plus de 20 minutes», a développé l'avocat.

Si l’exécution de Brad Sigmon a bien lieu, il s’agira d’une première dans cet État sudiste, mais aussi en 15 ans à l’échelle des États-Unis, ont souligné les médias. En effet, la Cour suprême de Caroline du Sud n’a autorisé cette méthode d’exécution qu'en juillet dernier, rejoignant l’Idaho, le Mississippi, l’Oklahoma et l’Utah comme États autorisant cette méthode d’application de la peine de mort aux États-Unis.

Caroline du Sud : reprise des exécutions après 13 ans de pause

Il était alors question d’offrir une alternative à la chaise électrique, dans la mesure où la Caroline du Sud, comme d’autres États nord-américains, rencontre des difficultés croissantes depuis la fin des années 2000 à s’approvisionner en liquide mortel pour les exécutions via injection létale.

Un ajout qui constituait un «effort sincère pour rendre la peine de mort moins inhumaine tout en permettant à l’État d’appliquer ses lois», avait justifié le juge John Few, dans cette décision de la Cour suprême de Caroline du Sud rendue l’été dernier.

L’État a finalement été réapprovisionné en septembre, et a ainsi procédé aux trois exécutions évoquées par Gerald «Bo» King, portant à 46 le nombre de détenus exécutés en Caroline du Sud depuis le rétablissement de la peine de mort aux États-Unis en 1976 et marquant la fin d’une pause de plus de 13 ans dans ces exécutions. Les législateurs de cet État conservateur ont notamment adopté en juillet 2023 une série de projets de loi visant à protéger l’identité des firmes fournissant les produits nécessaires à ces injections.