Le 20 janvier 2025, Donald Trump a signé un décret présidentiel réinstaurant la peine de mort au niveau fédéral, annulant ainsi le moratoire mis en place par Joe Biden en 2021.
Selon le communiqué de la Maison Blanche, ce décret, intitulé «Restoring the Death Penalty and Protecting Public Safety» (Rétablir la peine de mort et protéger la sécurité publique), affirme que «la peine capitale est un outil essentiel pour dissuader et punir ceux qui commettraient les crimes les plus odieux».
S'adressant aux journalistes, Donald Trump a dénoncé la décision de son prédécesseur d'avoir commué les peines de 37 condamnés à mort en détention à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle. «Joe Biden a permis à des violeurs et meurtriers d’échapper à une juste condamnation», a déclaré le président américain.
Des poursuites systématiques
Dans son décret, Trump charge le procureur général de garantir la disponibilité des médicaments nécessaires aux injections létales dans chaque État pratiquant la peine capitale. Il exige également que des poursuites soient systématiquement engagées au niveau fédéral pour des crimes graves, comme le meurtre d'agents des forces de l'ordre ou les crimes capitaux commis par des immigrés en situation irrégulière.
«Depuis trop longtemps, les politiciens et les juges opposés à la peine capitale défient et subvertissent les lois de notre pays», a déclaré le président américain. Celui-ci a également ordonné au ministère de la Justice de contester les précédents juridiques de la Cour suprême qui limitent les exécutions, affirmant que ces décisions ont «paralysé la justice».
Le décret marque un retour à une politique plus stricte en matière d'exécutions fédérales, rappelant le premier mandat de Donald Trump, durant lequel son administration avait procédé à 13 exécutions fédérales, un record historique selon AP News. Trump avait également soutenu l'idée d'élargir les crimes passibles de la peine de mort, notamment pour les trafiquants de drogue et d’êtres humains.
Critiques contre l'administration Biden
Le décret inclut de nombreuses critiques à l'encontre de Joe Biden et des juges qui «choisissent de faire respecter leurs convictions personnelles plutôt que la loi», accusés d'«insulter les victimes» en suspendant les exécutions fédérales.
Dans un geste controversé, le président Trump a également ordonné que les crimes de 37 détenus – dont les peines de mort ont été commuées par Biden en emprisonnement à vie – soient réexaminés par le ministère de la Justice, avec une possibilité de poursuites au niveau des États.
Par ailleurs, par ce décret, Trump a chargé le procureur de veiller à ce que ces individus «soient emprisonnés dans des conditions compatibles avec la monstruosité de leurs crimes et les menaces qu'ils représentent».
Les défis de mise en œuvre
Malgré cette annonce, plusieurs experts juridiques estiment que la mise en œuvre de cette politique pourrait rencontrer des obstacles. The Independent UK rapporte que la disponibilité des médicaments pour les injections létales reste un défi majeur. Depuis des années, les États-Unis font face à des pénuries de ces substances, exacerbées par l'interdiction de leur exportation par l'Union européenne.
En outre, certains juristes critiquent ce décret comme étant une mesure essentiellement symbolique. «Ce décret relève davantage de la rhétorique électorale que d’un plan pratique», a déclaré à The Independent Robert Dunham, conseiller spécial de l’organisation Phillips Black.