Ce 13 février, une Mini Cooper blanche a foncé sur un groupe de manifestants en plein centre de Munich, sur la Stiglmaierplatz. Selon la police locale, citée par le quotidien Die Welt, 28 personnes ont été blessées, certaines sont dans un état critique. D’après plusieurs témoins interrogés par Bild, la voiture aurait délibérément accéléré vers la foule, contournant un véhicule de police avant de faucher des manifestants.
Le conducteur, un Afghan de 24 ans en demande d’asile, a été immédiatement interpellé par les forces de l’ordre. La chaîne ARD a rapporté qu’il était connu des services de police pour des délits de vol. Des coups de feu auraient été tirés par les forces de l'ordre lors de l'interpellation, a ajouté Bild.
Des violences de plus en plus récurrentes en Allemagne
L’attaque s’est produite alors que la Conférence de Munich sur la sécurité, un événement réunissant des dirigeants internationaux comme le vice-président américain J.D. Vance et Volodymyr Zelensky, doit débuter le 14 février. Cependant, le ministre bavarois de l’Intérieur, Joachim Herrmann, a affirmé à Frankfurter Allgemeine Zeitung qu’aucun lien direct n’avait été établi avec cet évènement.
Ce dernier s’ajoute à la série d’attaques qui a secoué l’Allemagne ces derniers mois. En décembre 2024, une attaque similaire avait eu lieu à Magdebourg, où un homme d’origine saoudienne avait foncé avec son véhicule sur un marché de Noël, tuant six personnes et en blessant près de 300 autres. Fin janvier, un autre ressortissant afghan avait poignardé un homme et un enfant de 2 ans dans un parc en Bavière, rappelle Tagesschau.
Une campagne électorale sous haute tension
Face à cette recrudescence de violences, la question de l’immigration est au cœur du débat politique en Allemagne, alors que se profile des élections législatives. D’après un sondage publié par Die Welt le 10 février, l’AfD, parti opposé à l’accueil des migrants, voit sa popularité augmenter dans les sondages, dépassant le parti du chancelier Olaf Scholz. Favori dans les sondages, Friedrich Merz, le leader du parti conservateur CDU, a récemment appelé à un durcissement des politiques migratoires, déclaration relayée par Süddeutsche Zeitung.
Ces élections législatives anticipées sont prévues le 23 février, et se dérouleront dans un climat d’inquiétude sécuritaire. Cette nouvelle attaque s’est produite au cœur du bastion de l'Union chrétienne-sociale en Bavière (CSU), «parti-frère» de la CDU, qui milite pour une politique migratoire plus stricte. Le ministre-président bavarois, Markus Söder, a dénoncé auprès de Bild un nouvel acte de violence inacceptable : «Cela suffit !», a-t-il lancé.