Lors d'une réunion du groupe de contact sur l'Ukraine à Bruxelles, le 12 février, le chef du Pentagone, Pete Hegseth, a affirmé que le retour de l'Ukraine à ses frontières d'avant 2014 était une tâche irréaliste. «Nous devons commencer par reconnaître que le retour aux frontières de l'Ukraine d'avant 2014 est un objectif irréaliste», a-t-il déclaré. Selon lui, la poursuite de cet objectif ne ferait que prolonger le conflit et entraîner davantage de souffrances.
Hegseth a également précisé que les États-Unis ne considéraient pas l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN comme un résultat réaliste du processus de paix. Il a souligné que la sécurité de l'Europe devait être désormais assurée principalement par les membres européens de l'OTAN et non par Washington.
Le chef du Pentagone a ajouté que le conflit en Ukraine était à un moment critique. «Nous sommes à un moment critique alors que la guerre approche de son troisième anniversaire. Notre message est clair : l'effusion de sang doit cesser et cette guerre doit prendre fin», a-t-il déclaré. Il a également assuré que les États-Unis n'enverraient pas de troupes en Ukraine, mettant ainsi en avant l'approche de l'administration Trump, qui privilégie la négociation plutôt qu'une implication militaire directe. Pete Hegseth a insisté sur la nécessité d'un dialogue pour mettre fin au conflit. «Cette guerre ne peut pas être gagnée uniquement par des moyens militaires. Il faut des négociations pour parvenir à une solution durable», a-t-il souligné.
Par ailleurs, Washington commence à redéfinir ses priorités stratégiques. Hegseth a déclaré que les États-Unis ne pouvaient plus se concentrer uniquement sur la sécurité de l'Europe, mais devaient désormais se focaliser sur la région indo-pacifique pour contrer la Chine. «Nous sommes confrontés à un concurrent de même taille, la Chine, qui a les moyens et l'intention de menacer notre patrie et nos intérêts nationaux fondamentaux», a-t-il expliqué lors de la réunion.
Dans ce contexte, le secrétaire américain à la Défense a proposé une redistribution des responsabilités entre Washington et ses alliés européens. «Les alliés européens devraient prendre les devants pendant que les États-Unis commencent à donner la priorité aux menaces que nous avons répertoriées», a-t-il affirmé. Cette nouvelle orientation stratégique marque un changement clair dans la politique américaine, qui cherche désormais à réduire son engagement direct en Europe.