Marco Rubio, nouveau chef de la diplomatie américaine, prévoit de visiter le Panama la semaine prochaine dans le cadre de son premier voyage depuis sa nomination. Ce déplacement inclut également des escales au Guatemala, au Salvador, au Costa Rica et en République dominicaine. Ces visites visent, d’après Tammy Bruce, porte-parole du département d'État, à renforcer la politique étrangère de l’administration Trump en Amérique Centrale, une région qualifiée de priorité par Rubio : «C'est là que nous vivons», a-t-elle déclaré à Fox News le 18 janvier.
Ce projet de voyage de Rubio, rapporté initialement par Politico, intervient alors que les relations entre les États-Unis et le Panama connaissent des turbulences. En effet, durant son discours d'investiture, Donald Trump a réitéré son souhait de reprendre le contrôle du canal de Panama, qualifiant son transfert au gouvernement panaméen à la toute fin des années 90 de «cadeau insensé». Trump a également accusé, au cours de son premier discours présidentiel, d’exploiter la voie navigable. «Nous ne l'avons pas donné à la Chine, nous l'avons donné au Panama. Et nous allons le reprendre» avait-il assuré.
Cette rhétorique a suscité une réponse ferme du président panaméen, José Raúl Mulino. «Le canal de Panama appartient au Panama et continuera d'appartenir au Panama. Ce n’est ni une concession, ni un cadeau des États-Unis», a réaffirmé Mulino lors du Forum économique mondial de Davos. La mission du Panama auprès des Nations unies a également adressé une lettre au secrétaire général de l'organisation internationale, Antonio Guterres, condamnant les menaces de Trump comme une violation des principes de la Charte des Nations Unies, qui interdit le recours à la force ou à la menace contre l’intégrité territoriale d’un État.
Le Panama se plaint à l'ONU
Parallèlement, le Panama a lancé un audit de la Panama Ports Company, une filiale du groupe chinois Hutchison Ports Holdings, afin de garantir une gestion transparente des ressources publiques, selon une déclaration officielle du contrôleur général panaméen du 20 janvier. Audit qui intervient dans un contexte où les États-Unis multiplient les accusations contre la Chine, bien que Pékin ait nié toute implication dans la gestion du canal. Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a rappelé que la Chine considère le canal comme une «voie navigable internationale permanente et neutre».
Marco Rubio, de son côté, devrait profiter de sa tournée pour aborder des priorités de l'administration Trump, notamment la réduction de l’immigration clandestine et le rapatriement des migrants irréguliers depuis l’Amérique centrale, d’après un ancien fonctionnaire cité par Bloomberg. Rubio a qualifié les migrations de masse de «l'une des questions les plus importantes de notre époque» dans une note de service interne adressée au département d’État.