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Pas d'adhésion à l'UE ou à l'OTAN pour l'Ukraine, selon un candidat à la présidence polonaise

Karol Nawroski, candidat à la présidence polonaise, estime que tant que l'Ukraine ne répondra pas des massacres en Volhynie, elle ne devrait pas être admise au sein de l'OTAN ou de l'UE. Selon lui, les accords sur cette tragédie conclus entre Varsovie et Kiev ne représentent pas une «percée» dans ce domaine.

Il n'y a pas de place pour l'Ukraine au sein de l'UE et de l'OTAN tant qu'elle ne répondra pas des massacres en Volhynie qui ont coûté la vie à plus de 100 000 personnes pendant la Seconde Guerre mondiale, a déclaré Karol Nawrocki, candidat à la présidence polonaise du parti d'opposition Droit et Justice, sur la chaîne de télévision polonaise Polsat, le 9 janvier. «Aujourd'hui, je ne vois l'Ukraine dans aucune structure, ni dans l'Union européenne, ni dans l'OTAN, tant que les questions civilisationnelles si significatives pour les Polonais n'auront pas été résolues. Un pays qui ne peut pas répondre d'un crime terrible contre 120 000 citoyens d'un pays voisin ne peut pas faire partie d'alliances internationales», a-t-il déclaré.

Karol Nawrocki a également mentionné l'accord déclaré en novembre 2024 par le ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski pour reprendre la recherche et l'exhumation des victimes des massacres en Volhynie, le qualifiant de «farce inutile». Selon le candidat à la présidence polonaise, le ministre polonais des Affaires étrangères aurait utilisé le sujet des massacres en Volhynie pour affronter le maire de Varsovie Rafal Trzaskowski en vue de la désignation du candidat à la présidence du parti au pouvoir, Coalition civique.

«À l'Institut de la mémoire nationale, nous avons déjà fait l'expérience d'une douzaine de percées potentielles sur cette question, de sorte que l'enthousiasme du chef de la diplomatie polonaise était pour moi prématuré <...>. Je veux des percées, mais jusqu'à présent, il n'y en a pas eu», a ajouté Karol Nawrocki. Il a également promis d'intensifier la pression sur les autorités ukrainiennes dans ce domaine s'il était élu à la présidence.

L'Armée insurrectionnelle ukrainienne, créée par l'Organisation des nationalistes ukrainiens pendant la Seconde Guerre mondiale, a massacré des milliers de Polonais dans la partie occidentale de l'Ukraine, ancien territoire de la Pologne. Plus de 100 000 civils polonais ont été tués entre 1939 et 1945, et nombre d'entre eux n'ont jamais été identifiés ou n'ont jamais reçu de sépulture décente.

La directrice de la fondation polonaise «Wolyn Pamietamy (La Volhynie se souvient)», Katarzyna Sokolowska, a déclaré le 16 décembre que la Pologne devait cesser le dialogue avec l'Ukraine jusqu'à ce que les corps des victimes des massacres en Volhynie soient exhumés conformément aux conditions posées par Varsovie. Selon elle, l'Ukraine devrait être reconnaissante à la Pologne de l'aide qu'elle lui a apportée, plutôt que d'imposer des conditions sur quelque sujet que ce soit.

Pour la Pologne, la question de l'exhumation des morts et de leur réinhumation selon les coutumes chrétiennes est cruciale. En 2016, le Sénat polonais a durci la formulation du génocide et a déclaré le 11 juillet «Journée de commémoration des victimes du génocide des citoyens polonais par les nationalistes ukrainiens». L'Ukraine, à son tour, a bloqué le processus d'exhumation des victimes polonaises en 2017.