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Bagdad accuse la Turquie d'incursion alors que ses troupes «s’entraînent» en Irak

Le gouvernement irakien a exigé qu’Ankara retire plus de 100 de ses militaires qui sont entrés en Irak pour des «exercices» présumés près de la ville de Mossoul, occupée par les combattants de l’Etat islamique (Daesh).

Le ministère irakien des Affaires étrangères a déclaré dans un communiqué publié tôt samedi matin que l’armée turque agissait en violation de la souveraineté de l’Irak. «Près d'un régiment avec les chars et l’artillerie» est entré dans le nord du pays, dans la province de Ninive, d’après le service de presse du chef de la diplomatie irakienne.

«Les autorités irakiennes appellent la Turquie à respecter les relations de bon voisinage et de se retirer immédiatement du territoire irakien», lit-on dans la déclaration, qui souligne que les militaires turcs sont entrés «sans demande préalable ou autorisation des pouvoirs fédéraux de l’Irak», ce qui constitue «une violation flagrante de la souveraineté» du pays.

Le ministère des Affaires étrangères a également qualifié cet acte d’«incursion», a annoncé l’agence Reuters.

D’après une source anonyme citée par l’agence, la coalition anti-Daesh dirigée par les Etats-Unis était au courant des plans d’Ankara.

«Les soldats turcs ont atteint les environs de Mossoul. Ils s’y trouvent dans le cadre d'xercices réguliers. Ils entrainent les troupes irakiennes», a annoncé la source.

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Cependant, selon deux responsables militaires américains cités par Reuters, le déploiement de soldats turcs ne fait pas partie de la stratégie de la coalition qui combat Daesh.

Le nombre des militaires turcs pourrait en fait être plus important : d’après le quotidien Daily Sabah, 130 militaires ont été déployés dans la base près de Mossoul, alors que le journal Cumhuriyet a fait savoir que ce chiffre pourrait atteindre au moins 150 personnes.

Mossoul est la seconde ville la plus importante d’Irak, qui a été capturée par Daesh en juin 2014 et se trouve depuis sous leur contrôle. En s’emparant de la ville, le groupe extrémiste a également obtenu un grand nombre de munitions et d'armes qui y étaient stockées.

L’incursion turque en Irak arrive après les accusations avancées contre Ankara par Moscou, Téhéran et Bagdad concernant ses motivations réelles dans la guerre contre Daesh. Moscou a exprimé avec une résolution particulière ses estimations à ce sujet, en pointant du doigt le commerce illégal de pétrole entre les Turcs et les terroristes de l’Etat islamique. Les responsables de l’Iran et de l’Irak ont soutenu la Russie dans ses accusations.