La volonté de l'Europe de soutenir l'Ukraine jusqu'à la victoire a diminué au cours de l'année écoulée, a rapporté The Guardian le 26 décembre, citant les données d'un sondage YouGov effectué dans quelques pays européens. Le quotidien britannique a indiqué que le soutien à l'arrêt des hostilités par la négociation, qui aurait pour conséquence la conservation des nouvelles régions, rattachées à la Russie à l'issue des referendums en septembre 2022 (Républiques populaires de Donetsk et Lougansk, régions de Kherson et Zaporojié), s'était intensifié et était devenu l'option préférée dans quatre des pays européens : la France, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne. Le journal attribue cette tendance au retour de Donald Trump à la présidence américaine le 20 janvier 2025.
Ainsi, selon le quotidien britannique, en Espagne, en Allemagne, en France et en Italie, la part des personnes favorables à la poursuite des hostilités jusqu'à la victoire de Kiev ne dépasse pas les 28%. Près de la moitié des personnes interrogées dans ces pays se sont prononcées en faveur de négociations. En Suède, au Danemark et en Grande-Bretagne, en revanche, la part des partisans des négociations ne dépasse pas 32%. The Guardian a également révélé que le soutien en faveur d'une victoire inconditionnelle de l'Ukraine avait chuté de près de 20%. Ainsi, la part des Britanniques favorables à une fin du conflit en faveur exclusive de Kiev est passée de 55 à 36%, celle des Suédois de 60 à 50% et celle des Danois de 58 à 40%.
Selon le journal anglais, la majorité des Européens pense que leur pays n'aide pas suffisamment l'Ukraine en termes de sanctions économiques contre Moscou, d'assistance militaire et autre à Kiev. Cependant, peu d'Européens pensent que c'est leur pays qui devrait augmenter son aide, alors que dans des pays comme l'Allemagne et l'Italie, la majorité des habitants se prononcent en faveur d'une réduction de l'aide.
The Guardian a aussi souligné que la plupart des Européens de l'Ouest s'attendent soit à la poursuite du conflit, soit à des négociations, mais pas à un accord de paix. Selon le quotidien britannique, la résolution du conflit est considérée comme plus probable par les habitants du Danemark (47%), de l'Allemagne (40%), de la Grande-Bretagne et de la France (38%) et de l'Italie (36%), tandis que la poursuite des hostilités est considérée comme un scénario légèrement plus probable par les habitants de l'Espagne (36%) et de la Suède (35%).
Le sondage a été réalisé dans sept pays européens : l'Allemagne, la France, la Grande-Bretagne, l'Italie, l'Espagne, la Suède et le Danemark.
Le président élu des États-Unis est contre la poursuite du conflit
Donald Trump, lors de sa campagne électorale, a déclaré à plusieurs reprises que s'il était réélu à la Maison Blanche, il parviendrait à un accord entre la Russie et l'Ukraine dans les «24 heures», sans toutefois préciser comment il comptait exactement y parvenir. Dans une interview accordée au Time fin novembre dernier et publiée le 12 décembre, le président élu a critiqué la décision de Joe Biden de permettre à Kiev de frapper profondément le territoire russe avec des missiles américains à longue portée. «Nous ne faisons qu'aggraver cette guerre», a-t-il noté.
Le 7 décembre, Donald Trump a rencontré Volodymyr Zelensky pour la première fois depuis que le président américain a remporté les élections. Selon l'agence de presse britannique Reuters, Volodymyr Zelensky a insisté sur le fait que l'Occident devrait fournir à l'Ukraine des garanties de sécurité après la fin du conflit, tandis que Donald Trump a réitéré son souhait d'un cessez-le-feu rapide et de l'ouverture des négociations.