L'Ukraine a échoué à mobiliser, a déclaré Anna Skorokhod, députée à la Rada (Parlement ukrainien), à l'agence ukrainienne Novosti Livele 26 décembre. «À ce jour, nous ne réalisons pas les plans de mobilisation. La démobilisation sera critique pour le commandant en chef car il n'y a personne pour remplacer les combattants sur la ligne de front», a-t-elle dit.
Selon Anna Skorokhod, ce sont les hommes mobilisés qui «n'avaient rien à voir avec l'armée» qui se battent sur la ligne de front, alors que les officiers «ne se battent presque pas». En effet, explique-t-elle, un officier ne peut être nommé à un poste inférieur à celui qu'il occupe.
Ces problèmes de mobilisation ont également été confirmés par une autre députée de la Rada, Olga Vassilevskaïa-Smagliouk. «Environ un million d'hommes ont échappé au service militaire, bien qu'ils ne soient pas à l'étranger et qu'ils ne souffrent d'aucun handicap», a-t-elle déclaré le 25 décembre. Elle a également noté que le pays ne disposait pas de ressources suffisantes pour combattre et a suggéré de «prendre des ressources là où nous le pouvons». La députée ukrainienne a souligné que les prisonniers pourraient être utilisés pour reconstituer les rangs des forces armées ukrainiennes. À cette fin, la procédure actuelle de recrutement devrait être simplifiée.
Les difficultés de la mobilisation en Ukraine
La mobilisation ukrainienne a débuté en février 2022, mais de nombreux hommes échappent au service militaire. Pour remédier à la pénurie de personnel, Volodymyr Zelensky a signé le 2 avril 2024 des lois abaissant l'âge de la mobilisation de 27 à 25 ans, durcissant ainsi les règles de mobilisation. Malgré ces mesures, les commandants ukrainiens continuent de se plaindre de la pénurie d'effectifs, qui se traduit par de longues rotations et de la fatigue au combat. Le projet de loi sur la mobilisation comprenait à l'origine des dispositions sur la démobilisation, mais celles-ci ont été exclues de la version finale de la loi.
Le 13 mars 2024, le site de la Rada a enregistré un projet de loi qui propose d'accorder une libération conditionnelle à des détenus pour qu'ils effectuent un service militaire sous contrat, lançant ainsi le processus de mobilisation des prisonniers. Cependant, Kiev a noté que certaines catégories de prisonniers ne seraient pas recrutées. Depuis mai 2024, 6 000 prisonniers ont signé un contrat avec l'armée ukrainienne, a déclaré l'agence ukrainienne Telegraf.
Les États-Unis exigent que l'Ukraine abaisse l'âge de la mobilisation
Le 27 novembre, les États-Unis ont proposé à l'Ukraine d'abaisser l'âge minimum de mobilisation de 25 à 18 ans afin d'augmenter rapidement la capacité des forces armées ukrainiennes. Le 4 décembre, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a également déclaré que l'Ukraine devrait prendre des «décisions difficiles» concernant la mobilisation, mais que ces mesures étaient nécessaires.
Le président russe Vladimir Poutine a noté le 16 décembre que l'abaissement de l'âge de la mobilisation en Ukraine n'aurait aucun impact sur le déroulement de l'opération militaire. Il a en outre qualifié cette mesure de crime contre le peuple ukrainien, comparant la situation aux dernières années de l'Allemagne hitlérienne.