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327 PDG d’entreprises américaines démissionnent en 2024 avant l’arrivée de Donald Trump

En 2024, les États-Unis ont enregistré un nombre inédit de départs de PDG dans les grandes entreprises cotées en bourse, avec 327 démissions selon le cabinet Challenger, Gray & Christmas. Une tendance directement liée aux incertitudes économiques et politiques suscitées par l’élection de Donald Trump.

Selon les données recueillies par le cabinet de conseil Challenger, Gray & Christmas et publiées par le Financial Times, 327 PDG ont quitté leur poste en 2024, établissant un record. Parmi les grandes entreprises concernées figurent des noms emblématiques comme Boeing, Intel, Nike et Starbucks. Ce chiffre dépasse le précédent record de 312 départs en 2019, lors du premier mandat de Donald Trump.

Un climat d’incertitude économique

Les experts attribuent cette vague de départs à l’arrivée imminente au pouvoir de Donald Trump. Le président élu a promis d’imposer des droits d’importation plus élevés sur les produits étrangers, menaçant ainsi les chaînes d’approvisionnement globales. Un conseiller exécutif cité par le Financial Times explique : «Dans certains secteurs, les PDG préfèrent partir avant de devoir gérer de telles turbulences».

Cette tendance reflète une pression accrue sur les cadres dirigeants pour répondre aux attentes des actionnaires, dans un contexte où les performances des entreprises sont scrutées de très près. «Les conseils d’administration agissent plus vite qu’auparavant face aux contre-performances», rapporte Clarke Murphy, consultant chez Russell Reynolds Associates, cité par CNBC.

Un phénomène amplifié depuis 2023

Après un ralentissement des démissions de dirigeants durant la pandémie, la tendance s’est inversée. Les entreprises sont confrontées à des défis multiples : inflation persistante, augmentation des coûts d’emprunt et évolution rapide des attentes des consommateurs. Ces facteurs, combinés à la reprise économique, poussent les investisseurs et actionnaires à exiger davantage de résultats.

Certains départs marquants incluent celui de Pat Gelsinger, PDG d’Intel, après près de quatre ans à ce poste, et celui de Dave Calhoun, dirigeant de Boeing, qui quittera ses fonctions fin 2024 après cinq années. Les démissions concernent également des dirigeants de secteurs variés, tels que Laxman Narasimhan chez Starbucks ou encore des sociétés telles que Peloton et Weight Watchers.

Des salaires records mais un stress accru

Malgré des salaires records, comme l’indique Institutional Shareholder Services, qui évalue la rémunération médiane des PDG du S&P 500 à 15,6 millions de dollars en 2024, les incertitudes liées à la politique commerciale de Trump semblent avoir pesé lourd dans la balance. Ces craintes rappellent celles exprimées en 2019, lors du précédent mandat de Trump, où des départs similaires avaient été enregistrés. «La tyrannie des résultats trimestriels pèse lourd sur les dirigeants», explique James Stark, consultant chez Egon Zehnder, cité par le Financial Times.