Renvoyées aux calendes grecques depuis le 7 octobre 2023, les négociations sur la normalisation entre l'Arabie saoudite et l'Etat hébreu vont-elles reprendre malgré tout?
Selon des informations du média israélien Haaretz rapportées le 17 décembre, une avancée majeure vient d'être réalisée dans les pourparlers entre Israël et l'Arabie saoudite. Cette percée diplomatique pourrait également ouvrir la voie à un accord sur la libération des otages détenus par le Hamas et à la fin du conflit à Gaza.
L'Arabie saoudite, qui exigeait initialement une reconnaissance explicite d'un État palestinien par Israël, accepterait désormais un engagement plus vague à avancer sur «une voie vers la création d'un État palestinien». Cette formulation permettrait à Riyad de maintenir son soutien à la cause palestinienne tout en offrant à Netanyahou une marge de manœuvre politique auprès de sa base.
Des informations démenties par Netanyahou
Les négociations, menées dans la plus grande discrétion par le ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer au nom de Netanyahou, bénéficient de la médiation américaine. Fait notable, Israël coordonne ces discussions à la fois avec l'administration Biden et avec le président élu Trump, ce dernier étant susceptible d'offrir à l'Arabie saoudite un pacte de défense américain et l'accès à des systèmes d'armement sophistiqués.
La reconstruction de Gaza constitue un élément clé de l'accord. Riyad, aux côtés d'une coalition incluant l'Autorité palestinienne, dirigerait les efforts de reconstruction tout en garantissant la sécurité d'Israël le long de sa frontière sud. Cette implication saoudienne répond à la fois au désir du royaume d'aider la population de Gaza et à l'intérêt d'Israël de voir des États arabes modérés participer à la reconstruction.
Toutefois, le cabinet du Premier ministre Benjamin Netanyahou et l'Arabie saoudite ont tous deux démenti, affirmant qu'il y avait eu une «percée» dans les pourparlers de normalisation négociés par les États-Unis entre Jérusalem et Riyad. Le bureau du Premier ministre a qualifié le rapport de «mensonge complet», ajoutant : «Le Premier ministre Netanyahou a œuvré et continue de travailler contre la création d'un État palestinien qui mettrait en danger la sécurité d'Israël».