Le chancelier allemand Olaf Scholz a déclaré, lors d'une session extraordinaire du Bundestag (le Parlement allemand) le 16 décembre, que son pays ne fournira pas de missiles à longue portée Taurus à l'Ukraine et qu'il n'y enverra pas ses militaires. Selon lui, Berlin ne fournira pas d'assistance à Kiev et «ne mettra pas sa propre sécurité en danger». «Nous n'enverrons pas à Kiev des armes qui permettraient aux Ukrainiens de frapper la Russie en profondeur. Et nous n'enverrons certainement pas de soldats allemands là-bas. Du moins tant que je serai chancelier de ce pays», a déclaré le chancelier allemand.
Olaf Scholz s'est opposé à la livraison de missiles Taurus depuis le début du conflit en Ukraine. Cependant, certains hommes politiques allemands ne sont pas d'accord avec cette décision. Friedrich Merz, chef de l'Union chrétienne-démocrate et candidat au poste de chancelier, est favorable à la fourniture de missiles à longue portée à l'Ukraine. Dans une interview accordée au journal Bild, il a indiqué que Berlin pourrait fournir à l'Ukraine des missiles de croisière Taurus, en coordination avec les États-Unis et les Européens, si son parti remporte les prochaines élections législatives, pour lesquelles les sondages donnent l'Union chrétienne-démocrate en tête avec 32% des voix. «C'est pourquoi je suis favorable à ce que l'on réponde à ces questions avec les Américains. Pas seul, pas en Allemagne, mais avec l'Europe et les États-Unis», a déclaré Merz.
La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, est également partisane de l'envoi de missiles allemands. Le 29 septembre, elle a déclaré que l'Ukraine devrait pouvoir utiliser des armes à longue portée pour se défendre et a souligné que ces armes étaient essentielles pour surmonter la «ceinture de mines». Lors d'une réunion du parti des Verts le 15 novembre, elle a de nouveau insisté sur le fait que l'Allemagne devait continuer à soutenir l'Ukraine et commencer à lui fournir des armes à longue portée. «Il s'agit maintenant de trouver enfin la force de faire ce que nos partenaires font déjà», a déclaré la ministre allemande des Affaires étrangères.
Escalade du conflit en Ukraine
L'Ukraine dispose déjà d'un arsenal de missiles à longue portée : les ATACMS américains et les Storm Shadow franco-anglais. Le 17 novembre, l'administration Biden a autorisé l'Ukraine à utiliser l'ATACMS pour frapper en profondeur le territoire russe, ce que l'Ukraine demandait depuis longtemps. La France et le Royaume-Uni ont rapidement suivi le pas.
La Russie a condamné cette décision et, peu après le tir de missile sur le territoire du pays, la Russie a lancé un missile hypersonique balistique Orechnik le 21 novembre contre un site industriel militaire à Dniepropetrovsk. «Il y aura toujours une réponse», avait déclaré le président russe Vladimir Poutine lors d'une allocution télévisée.
Le président élu des États-Unis, Donald Trump, s'est également exprimé de manière catégorique contre les frappes de missiles à longue portée contre la Russie. Le 12 décembre, le magazine Time a publié une interview de Donald Trump, qui estime que ces frappes utilisant des missiles américains «n'auraient pas dû être autorisées». «Je suis totalement en désaccord avec le fait que nous envoyons des missiles à des centaines de kilomètres de profondeur en Russie. Pourquoi faisons-nous cela?» - a déclaré le président élu. «Nous ne faisons qu'aggraver cette guerre», a-t-il conclu.